L'enquête conduit à l'interpellation de huit hommes, suspectés d'appartenir à un réseau de trafic spécialisé dans l'acheminement du kif marocain. Sept personnes, déclarées coupables de trafic de drogue, ont été condamnées lundi dernier à des peines allant de 15 à 20 ans de réclusion par le tribunal criminel près la cour d'Oran. Le dossier ainsi jugé en ouverture de la troisième session criminelle de l'année 2017, portait sur près d'une tonne de résine de cannabis saisie par les services de la Gendarmerie nationale dans la wilaya de Tiaret, à l'automne 2015. Les faits, tels que consignés dans l'arrêt de renvoi, remontent au 18 novembre 2015 lorsque la Gendarmerie nationale territorialement compétente a été alertée sur la présence dans une aire de stationnement de Rahouia, commune située à une quarantaine de kilomètres du chef-lieu de la wilaya de Tiaret, d'un camion contenant une importante quantité de résine de cannabis. Les services de sécurité se rendent sur les lieux et découvrent, en effet, 917 kilogrammes dissimulées à l'intérieur du véhicule. L'enquête conduit à l'interpellation de huit hommes, suspectés d'appartenir à un réseau de trafic spécialisé dans l'acheminement du kif marocain depuis Maghnia jusqu'aux wilayas du Sud, pour être exporté vers les pays limitrophes. Deux véhicules de tourisme, une Mercedes et une Seat Leon sont saisies pour avoir été utilisés dans la sécurisation du camion transportant la drogue. Lors du procès où ils devaient répondre des chefs d'inculpation de transport de drogue et détention en vue de sa commercialisation en bande organisée, les six accusés ont tenté, chacun avec ses propres arguments, de rejeter le trafic de drogue. Les deux conducteurs des voitures de tourisme ont reconnu avoir sécurisé le trajet pour le camion mais en affirmant avec conviction qu'ils escortaient un camion sans papiers. "On nous avait assuré qu'il s'agissait d'un camion sans documents qui devait aller à Tiaret. On ne savait pas qu'il était question de drogue", a soutenu B. Belkacem, 27 ans, un des conducteurs. D'autres accusés sont revenus sur les aveux faits lors des interrogatoires en affirmant que ces déclarations leurs avaient été arrachés par la force par des gendarmes qui n'ont pas hésité à recourir à la violence physique. "J'ai dû impliquer un innocent à cause des coups que j'ai reçus", a ainsi affirmé B. Noureddine, accusé d'être le responsable du transport de la drogue depuis Maghnia, en tentant d'innocenter G. H. Mohamed Lamine, tôlier de son état, également présent dans le box des accusés. Pour le représentant du ministère public, les accusés n'hésitent pas à recourir aux mensonges et aux faux-fuyants pour se dédouaner. "Les preuves matérielles présentées par l'accusation ne souffrent aucune ambigüité et accablent les accusés présents ou en fuite", a-t-il asséné avant de requérir 20 ans de réclusion criminelle pour l'ensemble des accusés. Malgré les plaidoiries des avocats de la défense, qui ont tenté d'innocenter leurs mandants, cinq des accusés écopent de 15 années de réclusion criminelle et les deux fuyards sont condamnés à 20 ans par contumace. Un seul a bénéficié de l'acquittement. S. Ould Ali