Cette démarche vise à mutualiser les moyens des entreprises locales pour le lancement de projets-pilotes. La chambre de commerce et d'industrie du Titteri a organisé, jeudi, au centre des loisirs scientifiques de Médéa, un séminaire sur la thématique de "l'exportabilité", l'excellence opérationnelle et l'innovation, en présence de nombreux opérateurs économiques, de représentants d'organismes publics de financement bancaire et de soutien à l'emploi des jeunes. Après un rappel sur l'étendue du champ que couvre le concept, il a été suggéré aux présents des différents corps de métiers de s'organiser en clusters pour l'atteinte de l'excellence opérationnelle qui est "une démarche que l'entreprise met en place pour aller vers le client". Outre que la démarche est basée sur "des facteurs-clés définis et des services qui reposent sur 10 cartes de compétence", elle vise plus particulièrement à mutualiser les moyens des entreprises locales pour le lancement de projets-pilotes, à partir de la phase de l'idée de projet jusqu'à son aboutissement. À propos des entreprises qui ont réussi à se placer sur le marché extérieur, la Chambre de commerce et d'industrie de Médéa a demandé au patron de la Sarl AAP (Algérie Agro-Process) de présenter son entreprise exportatrice, spécialisée dans la transformation des pattes de poulet pour l'alimentation humaine. Cette jeune entreprise est un modèle pour avoir réussi à exporter ses produits vers divers pays asiatiques, notamment le lointain Vietnam, en envoyant chaque mois l'équivalent de 150 t de pattes de poulet issues des déchets des différents abattoirs de la région. Le patron de cette entreprise ne manque pas d'idées pour, dira-t-il, vouloir investir dans d'autres créneaux proches de celui qui est en exploitation, notamment la récupération et la transformation des viscères et des plumes de volaille. Décideurs, dirigeants d'entreprises, consultants, économistes, enseignants, le séminaire a été pour eux une opportunité de se familiariser avec les problématiques qui se posent à l'entreprise pour atteindre l'excellence opérationnelle, c'est-à-dire l'atteinte de l'optimisation de l'efficacité de leurs facteurs. L'objectif du séminaire, selon Saâd Babaci, est de "sensibiliser l'écosystème en général et l'entreprise en particulier à la nécessité d'aller vers un management de l'entreprise axé sur des bases scientifiques", ce qui pourrait être fait avec les approches de l'excellence opérationnelle. De plus, dira-t-il, on sensibilise au management agile par la maîtrise des indicateurs "d'exportabilité" qui, de facto, rendent l'entreprise capable d'exporter d'une manière durable ses produits ou ses services. Mais cela doit s'inscrire dans le cadre de la stratégie globale du pays, en mettant aussi en place les conditions du changement des mentalités, a-t-il estimé. Il faut indiquer que le terme d'écosystème est utilisé pour décrire les organisations et couvrant aussi bien les petites et moyennes entreprises (PME) que les collectivités locales et les bureaux de conseils, en faisant référence à la collaboration entre ces entités afin d'arriver à l'excellence fonctionnelle. Cette dernière est définie comme "la démarche systématique et méthodique menée dans l'entreprise pour maximiser les performances en matière de productivité, de qualité des produits et de réduction des coûts, et plus généralement de performances". M. EL BEY