Le président du Haut-Commissariat à l'amazighité (HCA), El-Hachemi Assad, n'a pas été tendre avec le ministère de l'Education nationale, hier samedi, alors qu'il était en visite officielle à Oran, pour la cérémonie d'ouverture de l'année scolaire de l'enseignement de tamazight pour adultes. Lors d'une rencontre et d'un point de presse, donnés à cette occasion, au sein du quotidien El Djoumhouria, M. Assad a évoqué la situation de tamazight dans les écoles, mentionnant l'existence d'une commission mixte entre le HCA et le ministère de l'éducation nationale afin de poser les nombreux problèmes entourant l'enseignement de tamazight et trouver les solutions idoines. "Le principal problème qui se pose est le choix de tamazight comme matière facultative, et tant qu'elle aura ce statut au sein de l'éducation nationale, il ne peut y avoir un développement de la langue, et c'est pour cela, à mon sens, qu'il faut revoir la loi d'orientation de l'éducation nationale qui date de 2008." Se gardant de parler de volonté politique sur cette question, le président du HCA laissera l'assistance conclure d'elle-même. Dans la foulée, il reconnaît à cette même loi de bons points. "Dans l'ensemble, il y a un contenu qui a pris en charge la problématique de la pluralité linguistique, mais sur certains aspects, elle n'est pas conforme à la nouvelle Constitution de 2016, comme l'article 34 qui précise que pour tamazight, il faut une demande sociale qui est une notion piège." Autre point d'achoppement, le coefficient attribué à tamazight dans l'éducation nationale qui participe d'autant au peu d'engouement et d'intérêt pour son apprentissage dans les écoles. Toujours par rapport au ministère de l'Education nationale auquel il est reproché, au passage, le peu d'avancée dans l'application du protocole d'accord de 2015 ou au sein de la commission mixte, le président du HCA a encore formulé le souhait de voir tamazight dispensée dans le préscolaire. Pourtant, auparavant, El-Hachemi Assad avait, en préambule, estimé que les missions dévolues au HCA avaient réussi s'agissant de l'introduction de tamazight dans les écoles et dans la communication. Quant à la réhabilitation de tamazight comme langue nationale, c'est un processus et un engagement qui se mesurent par la présence de l'institution à tous les niveaux, indiquera-t-il. Une présence et des actions qu'il donnera en exemple, comme la célébration du centenaire de Mouloud Mameri, avec une multitude d'activités et autres colloques, l'émission d'un timbre dédié à l'écrivain, courant décembre, ou encore d'autres projets dans le domaine de la formation d'enseignants, des formations à la carte pour d'autres institutions, la création d'un glossaire des frontons des institutions de l'Etat en tamazight. Mais, semble-t-il, c'est avec le ministère de la Poste et des Technologies de l'information et de la communication que le travail de collaboration avec le HCA est le plus efficace, disant que de nombreux projets étaient menés de concert. D. LOUKIL