Après l'école, les syndicats, la presse et les formations politiques, les Américains s'intéressent désormais au travail parlementaire. Organisé par la Conférence américaine des législatures des Etats (NCSL), conjointement avec l'Assemblée algérienne dans le cadre de l'Initiative du partenariat au Moyen-Orient (Mepi), un atelier régional de formation des personnels parlementaires du Maghreb et du Liban s'est ouvert, hier, à Alger. Initié et financé par le département d'Etat américain, cet atelier qui sera animé par cinq experts représentant les Parlements de Californie, du Minnesota, du Texas, de New Jersey et de Washington vise à donner une formation à 36 participants, dont 19 Algériens, “dans la recherche parlementaire”. “C'est un programme de formation et d'échange entre nos Parlements et sur leur fonctionnement”, a expliqué Jeremy Meadows, directeur de programme NCSL. D'une durée de 18 mois, cette formation assurée par la NCSL, cette association américaine qui regroupe toutes les assemblées législatives des Etats-Unis pour “faciliter la communication et faire pression sur le Congress pour la bonne gouvernance”, vise également à “identifier les thèmes de recherche et l'analyse politique du fonctionnement”, a indiqué le représentant américain face aux représentants de Parlements marocains, tunisiens, algériens et libanais réunis à l'hémicycle. Dans son sommaire du projet, la NCSL note qu'en créant de telles opportunités de formation professionnelle et d'échange d'informations entre les staffs des législatures des Etats américains et les personnels parlementaires de l'Afrique et du Moyen-Orient, le programme encouragera un rapport continu entre le Maghreb, l'Afrique subsaharienne, le Proche-Orient et les Etats-Unis. “De tels rapports vont certainement contribuer à asseoir une stabilité politique durable et une plus grande croissance économique à travers la région”, est-il noté. Pour sa part, dans son intervention, le président de l'APN, Amar Saïdani, a rappelé que “l'ambassadeur US et les délégations parlementaires américaines sont parmi les premiers partenaires qui ont pris en compte nos préoccupations et accepté de nous accompagner pour la réalisation des projets de modernité (…)”. “Cet atelier constitue un nouveau jalon dans la coopération algéro-américaine”, a-t-il dit. Par ailleurs, il n'a pas manqué de féliciter le département d'Etat pour “l'assistance matérielle et politique” de ce programme et d'autres “envisagés dans l'avenir”. Interrogé en marge de cette conférence sur le choix porté sur le Liban, l'Algérie, le Maroc et la Tunisie, Jeremy Meadows a expliqué qu'“il s'agit de comprendre les différentes expériences entre ces pays dans le fonctionnement de leur Parlement”. Mais l'important, selon lui, “est d'arriver à la bonne gouvernance”. Il reste que le soutien du département d'Etat à ce programme est motivé par le fait qu'“il a identifié des efforts dans la démocratie et la bonne gouvernance dans ces pays”, a-t-il indiqué non sans faire observer que “des efforts restent à faire”. Selon Boualem Tatah, directeur de l'Institut de recherche législative créé récemment par l'APN et où se déroule l'atelier, “les cinq experts vont dispenser des formations à l'attention du personnel législatif”. “Il s'agit, a-t-il ajouté, d'un enseignement technique et de donner aux parlementaires des éclairages scientifiques de façon apolitique”. Si l'accompagnement américain s'explique par “l'expérience positive de ce pays et qui existe dans d'autres pays”, le choix porté sur l'organisation de l'atelier en Algérie est dicté par “l'intérêt de notre pays”, a-t-il dit. Quant aux pays cités, Tatah estime que “leur Parlement fonctionne presque de la même manière” et qu'ils s'expriment en français. “Il s'agit de s'inspirer de la méthode américaine et de sa démarche mais sans toucher à la Constitution ni à la loi organique de l'Assemblée”, a-t-il conclu. À noter que l'atelier va durer jusqu'au 29 avril prochain. K. K.