Les 45 harragas détenus en Libye depuis plusieurs semaines, voire des mois pour certains d'entre eux et qui ont été rapatriés dans l'après-midi de dimanche dernier par voie terrestre, via le poste frontalier de Bouchebka, ont été présentés lundi devant le procureur de la République près le tribunal de Tébessa qui les a condamnés à deux mois de prison avec sursis. Le verdict a été bien accueilli. La libération des détenus rapatriés a été accompagnée d'une manifestation de joie des proches venus nombreux de différentes villes d'Algérie. À la sortie du tribunal, les détenus et leurs proches ont longuement fêté l'événement au point de bloquer la circulation automobile pendant une trentaine de minutes. Le rapatriement s'est opéré après une négociation menée par les diplomates algériens avec les autorités libyennes, comme l'avait déclaré, lundi, le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Abdelaziz Benali Cherif, soulignant que cette opération s'est déroulée en "bonne intelligence et en étroite coordination avec les autorités libyennes compétentes". Il a précisé que les négociations entreprises avec les autorités libyennes ont été sanctionnées par la libération de tous les Algériens détenus en Libye. M. Benali Cherif avait souligné que c'est le consulat d'Algérie à Gafsa en Tunisie qui s'est occupé du rapatriement. Les harragas, détenus en libye, ont été "libérés, respectivement, les 17, 18 et 19 novembre courant et ont été rapatriés par route, via la Tunisie, le 19 novembre 2017". À leur sortie du tribunal de Tébessa, les harragas rapatriés ont indiqué qu'ils étaient dans la prison de la ville côtière de Zouara, située à une quarantaine de kilomètres des frontières tuniso-libyennes, à Ras Jedir. Certains détenus ont déclaré que ce sont les milices militaires libyennes qui contrôlent les centres de détention. Pour rappel ces détenus algériens ont tenté d'émigrer clandestinement vers l'Europe par la Libye, via la Tunisie. Selon un détenu, c'est la voie la plus dangereuse vu que le pays est en guerre. Il met en garde tous les jeunes Algériens de ne pas tenter l'aventure. "Les conditions de détention en Libye sont terribles, ce sont des conditions inhumaines. Si nous avons eu cette chance d'être rapatriés grâce aux efforts de notre Etat, beaucoup de Subsahariens détenus périssent en mer ou en détention dans l'indifférence totale." À signaler que les rapatriés ont été soumis à des examens médicaux dès leur arrivée au poste frontalier, avant de passer la nuit dans des conditions confortables quant à l'hébergement et à la nourriture. Rachid Ghorieb