Les forces françaises de l'opération Barkhane sont parties pour rester encore plus longtemps au Sahel. C'est ce qui ressort des propos de son commandant, le général Bruno Guibert, rapportés par le journal Le Monde. L'officier reconnaît la difficulté de cette mission, déployée depuis 2014, en raison de la persistance des activités terroristes qui ont, selon l'officier, muté, opérant en petits groupes avec le mode opératoire de la guérilla touchant à tous les pays de la région couverte par l'opération. Leur nombre, selon son estimation, ne dépasserait pas les 500 éléments. Raison pour laquelle "dans l'immédiat, il n'y aura donc pas moins de soldats français", rapporte Le Monde. La menace vient principalement du Groupe de soutien à l'islam et aux musulmans (GSIM) né de la fusion entre Ansar Eddine, El-Mourabitoune et le Front de libération du Macina, coordonné par Iyad Ag Ghali, qui est la cible prioritaire des forces françaises, selon le général Guibert. Cependant, ces trois groupes gardent leur autonomie d'action. Le groupe se réclame d'Al-Qaïda. L'autre groupe est Etat islamique dans le grand Sahara (EIGS), nouvelle dénomination du Mujao. Et malgré leurs divergences, la publication avance qu'il y a une coordination tactique entre les deux groupes, notamment des échanges de spécialistes en explosifs et en mortiers. Le Monde ira toutefois plus loin en soulignant que l'insaisissable Ag Ghali "bénéficie de protections en Algérie et au Mali". En clair, Iyad Ag Ghali bénéficie de soutiens dans le nord du Mali où il dispose de grands réseaux, sa région natale, pour des raisons ethnique et historique, et où il demeure influent. Pas seulement, mais aussi en Algérie, selon la publication. Autrement dit, le terroriste de la région le plus recherché, y compris par les services de sécurité algériens, bénéficie de relais et de protection en Algérie ; une protection que ne peut lui offrir que l'Etat. Une grave accusation, déjà distillée auparavant dans les tentatives de ramener le pays à "coopérer" avec les services français à s'impliquer davantage et militairement dans la lutte contre le terrorisme au Sahel. Cela alors que la frontière avec le Mali est quasiment verrouillée. L'officier accuse également les groupes rebelles signataires de l'accord de paix et de réconciliation au Mali de collusion avec les groupes terroristes. "Les groupes armés signataires valident à Bamako des règles qu'ils n'appliquent pas sur le terrain, la collusion existe avec les groupes terroristes, les accords piétinent", accuse-t-il, en signalant que sur le plan politique rien n'est fait et que la mise en œuvre de l'Accord d'Alger est un échec. Djilali B.