Ce numéro contient des textes inédits et répertorie toutes les productions théâtrales algériennes depuis l'indépendance à nos jours. La revue El-Thakafa, publication du ministère de la Culture, vient de consacrer un numéro spécial au théâtre algérien. Ce numéro, présenté dimanche dernier à la Bibliothèque nationale en présence de comédiens, d'étudiants de l'Ismas et de bon nombre de directeurs de théâtres régionaux, est une synthèse de près de 50 ans de vie sur les planches. Il contient des inédits, entre autres des extraits de la pièce El Hadj fi baris (El Hadj à Paris) de Rachid Ksentini, de La fin d'un nazi de Noureddine Abba (traduit vers l'arabe) et une interview de Azzeddine Medjoubi, ainsi que des réflexions et analyses sur l'expérience algérienne des tréteaux. “Répertoire du théâtre algérien”, ouvre le deuxième volet de cet ouvrage épais de plus de 300 pages. Un chapitre qui ramasse toutes les productions algériennes, dont des traces ont pu être retrouvées depuis l'indépendance : fiches techniques, affiches, nombre de représentations… Ce travail a mis à contribution tous les directeurs de théâtres qui ont dû confier leurs archives à la Bibliothèque nationale afin de confectionner ce numéro. Omar Fatmouche, directeur du théâtre régional de Béjaïa depuis six mois, a profité de cette occasion pour exposer toutes les difficultés inhérentes à ce genre d'opération. “Quand je suis arrivé au théâtre de Béjaïa, je n'ai pas trouvé d'archives (…) J'ai dû confier mes archives personnelles à la Bibliothèque nationale”, témoigne-t-il. Ce numéro spécial, qui a la valeur de document, est appelé à être enrichi et amélioré à travers un livre qu'éditera prochainement la Bibliothèque nationale, annonce Amine Zaoui, directeur de la Bibliothèque nationale. La pièce La fin d'un nazi, qui revient sur le procès de Nuremberg à la fin de la 2e Guerre mondiale, du dramaturge Noureddine Abba décédé en 1996, sera également reproduite en arabe dans une édition de la BN. Le travail littéraire et théâtral de Noureddine Abba, dont un hommage posthume lui a été rendu lors de cette rencontre, était teinté par son engagement en faveur de la cause palestinienne, ce qui lui a valu plusieurs prix littéraires et une haute estime du public. Parti en France dans les années 1990, fuyant la menace terroriste, il y a fondé une entreprise pour aider les jeunes auteurs algériens à sortir des brumes de l'anonymat. Resté méconnu d'un large public, toute son œuvre est aujourd'hui appelée à être traduite en arabe. D. B.