En l'absence de textes d'application, des opérateurs font fi des lois en vigueur, et le client final, en l'absence d'un service après-vente, s'est retrouvé à entretenir son véhicule dans le circuit informel où foisonne la contrefaçon. À six semaines du renouvellement de l'agrément aux concessionnaires et aux constructeurs automobiles pour l'exercice de leurs activités pour l'année 2018, un sésame très attendu par tous pour bénéficier des licences d'importation, le gouvernement a décidé d'opérer des audits au niveau de tous ces opérateurs qui, pour une grande part, traversent une période délicate, essentiellement marquée par une baisse des ventes, des licenciements massifs et l'absence de plans d'investissement. Selon notre source, si les opérateurs qui n'ont pas maintenu leurs activités de vente à cause des importations bridées durant l'année en cours, il est clair que cela ne constituera guère un stratagème pour les départements du Commerce et de l'Industrie pour que les entreprises concernées ne maintiennent pas les autres prestations, comme le service après-vente (SAV), la disponibilité de la pièce de rechange d'origine garantie et l'existence des agents agréés qui assureraient une proximité avec la clientèle. Notamment la clientèle dont les véhicules jouissent de la garantie ordinaire de 2 à 3 ans, d'une part, et celle dont les véhicules jouissent d'une extension de garantie allant de 3 à 5 ans, d'autre part. En ce sens, cet inventoriat devra constituer pour le gouvernement, une jauge avant de décider de renouveler ces agréments avant d'aller vers les licences d'importation. Pas seulement ! Les concessionnaires automobiles, dont les projets de montage de véhicules ne sont pas validés, seront concernés par cette démarche qui se veut beaucoup plus contraignante en cette période de vaches maigres. Cet audit, le deuxième après celui opéré en mai dernier, sera, sans doute, sanctionné par des mesures coercitives. On s'en souvient, en mai dernier, des opérateurs avaient fait l'objet de fortes amendes à cause du non-respect du cahier des charges. Ces mesures punitives ont concerné tant les concessionnaires que les constructeurs automobiles qui, malgré les mises en demeure, n'avaient pas changé de méthodes de management. Hangars vides, livraisons retardées sur certains modèles de véhicules commandés en 2016 (importés et sortis d'usine) et en 2017 (sortis d'usine), stocks insuffisants en pièces de rechange, voire la non-disponibilité de certaines pièces, y compris pour les engins des travaux publics, les bus, les camions et j'en passe. Le constat établi, en mai dernier, par les départements du Commerce et de l'Industrie, avait accablé certains opérateurs réfractaires au cahier des charges. D'autant plus qu'il était exigé des constructeurs d'avoir des stocks en pièces de rechange pour chaque modèle sorti des chaînes de montage en Algérie, comme stipulé dans le cahier des charges. En l'absence des textes d'application, certains opérateurs ont fait fi des lois en vigueur et le client final s'est retrouvé à entretenir son véhicule dans le circuit informel où foisonne la contrefaçon, source de tous les dangers. Du coup, ces audits mettront à nu toute l'activité de certains opérateurs qui, malheureusement, ne se soucient que de l'aspect commercial et de la vente de produits en l'état. D'ailleurs, plusieurs associations de consommateurs avaient dénoncé l'attitude de nombreux opérateurs, alors que des centaines de clients ont fait valoir leurs droits devant les juridictions compétentes. FARID BELGACEM