Cinq mois après le départ de l'ex-président, Mohand-Cherif Hannachi, la JS Kabylie est toujours en proie à une instabilité au double volet organisationnel et technique. Outre le fait que les résultats de l'équipe ne s'améliorent toujours pas, en témoigne la peu reluisante dixième place au classement général, le club phare de la Kabylie continue à être géré par une direction intérimaire, nommée directoire de la JSK. L'ex-international Hamid Sadmi avait assuré un intérim de deux mois avant d'être remercié par un comité de surveillance (actionnaires + représentants du CSA, club amateur) qui a rapidement pris la décision d'opter pour... un autre interim. Un nouveau directoire, composé de trois investisseurs, à savoir Aït Djoudi, Zouaoui et Madjène, est donc installé début novembre dernier, avec la promesse de renflouer les caisses du club par de l'argent frais afin, justement, de juguler la crise et surtout faire face à une menace d'interdiction de recrutement qui planait sur le mercato kabyle. Ouvrons juste une parenthèse pour préciser que le changement de mode de gestion du club (directoire) n'a pas été accompagné d'un changement de statut. C'est un processus improvisé au gré des conjectures, complètement illégal. Seulement voilà, les difficultés financières se chiffrent à plusieurs milliards et le nouveau trio de la direction, n'est pas tellement enclin à continuer à effacer des ardoises sans s'assurer que la manne dispensée soit transformée en actions à son actif. En d'autres termes, Madjène, Zouaoui et Aït Djoudi veulent bien mettre la main à la poche, ils l'ont, du reste, déjà fait pour, notamment, calmer la colère des joueurs restés impayés depuis de longs mois et faire face aux dépenses journalières du club, mais ils suggèrent que cet argent soit converti en actions. Pas en dettes en tout cas. Une conversion qui leur garantirait une certaine pérennité à la JSK en tant qu'actionnaires. Une éventualité que des postulants au rachat de la JSK, contestent aujourd'hui. Pour eux, à partir du moment où la valeur commerciale d'une action à la JSK, (prix de vente de l'action) n'a pas été fixée, et elle devrait coûter cher, vu la dimension d'un club comme la JSK, il est inconcevable que Madjène, Zouaoui et Aït Djoudi raflent des actions pour des broutilles. La logique économique aurait voulu que le CSA (club sportif amateur qui a créé la SSPA JSK), actionnaire majoritaire, décide plutôt d'une ouverture de capital (il est le seul habilité à le faire) afin d'assurer au club une levée de fonds au lieu de s'évertuer à trier sur le volet d'éventuels actionnaires pour les coopter directement au sommet de la JSK, comme si cette simple opération financière faisait courir au club le danger de l'arrivée d'un repreneur ou de repreneurs indésirables. Tout cela, encore une fois, bien entendu, devant le silence du MJS et de la FAF alors que l'article 84 de la loi 13-05 stipule clairement que "sous réserve de la législation en vigueur et en cas d'augmentation du capital social des sociétés sportives commerciales (...), les assemblées générales d'actionnaires ou d'associés des sociétés (...) doivent accepter toutes nouvelles souscriptions émanant de personnes physiques ou morales de nationalité algérienne ou étrangère afin d'augmenter les ressources de ces sociétés et de garantir leur viabilité".