De Londres à Pékin, en passant par Moscou et Ankara, les appels ont été plus nombreux hier pour appeler au maintien du statu quo sur la question du statut de ville d'El-Qods, dans l'espoir de convaincre le président américain de ne pas modifier la position de Washington. Le monde était en alerte hier dans l'attente de l'annonce en fin de journée de Donald Trump sur le statut de la ville d'El-Qods. Même le pape François, qui n'a pas l'habitude de prendre position sur les sujets politiques, s'est mis de la partie en appelant hier au respect du statu quo sur cette question et à faire preuve de "sagesse et prudence". "Je ne peux taire ma profonde inquiétude pour la situation qui s'est créée ces derniers jours" autour d'El-Qods (Jérusalem), a-t-il déclaré lors de son audience hebdomadaire, avant d'ajouter : "J'adresse un appel vibrant pour que tous s'engagent à respecter le statu quo de la ville, en conformité avec les résolutions pertinentes de l'ONU." Le Royaume-Uni a fait part de son inquiétude de l'intention du président américain Donald Trump de reconnaître El-Qods (Jérusalem) comme la capitale d'Israël. Le chef de la diplomatie britannique Boris Johnson a affirmé à son arrivée à une réunion de l'Otan à Bruxelles : "Nous observons avec préoccupation les informations que nous avons entendues. Nous pensons que Jérusalem devrait, évidemment, faire partie d'une solution définitive (au conflit) entre Israéliens et Palestiniens, une solution négociée." Idem à Pékin où la Chine s'est déclarée hier "inquiète" du projet du président américain Donald Trump de reconnaître El-Qods comme capitale d'Israël et a dit craindre une "escalade". "Nous sommes inquiets d'une possible escalade des tensions", a indiqué le porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Geng Shuang. La Russie avait réitéré la veille sa position de principe dans le conflit israélo-palestinien en soulignant la nécessité d'une "reprise immédiate" des pourparlers entre les deux parties sur l'ensemble des questions en suspens, y compris le statut d'El-Qods, selon un communiqué du service de presse du Kremlin. Par ailleurs, le porte-parole du ministère canadien des Affaires étrangères a indiqué, mardi, dans un communiqué que le gouvernement fédéral canadien a confirmé qu'il ne transférera pas son ambassade à Jérusalem et restera à Tel-Aviv, soulignant qu'il ne reconnaît toujours pas El-Qods (Jérusalem) comme la capitale d'Israël. La Turquie est revenue à la charge hier en avertissant que la reconnaissance attendue par Washington d'El-Qods (Jérusalem) comme capitale d'Israël risquait de précipiter la région dans "un incendie". Cette mesure, que le président américain Donald Trump doit annoncer, est susceptible de "précipiter la région et le monde dans un incendie dont personne ne sait quand il prendra fin", a déclaré le porte-parole du gouvernement turc Bekir Bozdag sur Twitter. "Proclamer El-Qods capitale (d'Israël) est une négation historique, une grande injustice, un grand manque de vision et une grande folie", a ajouté Bekir Bozdag. De son côté, le président turc Recep Tayyip Erdogan va organiser, le 13 décembre à Istanbul, un sommet des dirigeants des principaux pays musulmans pour discuter de cette question. Quant à l'envoyé spécial de l'ONU au Proche-Orient, Nickolay Mladenov, il a indiqué hier que le statut d'El-Qods devait faire l'objet de négociations entre Palestiniens et Israéliens "assis côte à côte dans des négociations directes". À signaler enfin que le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu n'a pas soufflé mot sur cette question d'El-Qods hier lors d'un discours prononcé au cours d'une conférence diplomatique. À noter également que les délégations palestiniennes et jordaniennes à la Ligue arabe ont demandé hier une réunion d'urgence des ministres des Affaires étrangères pour discuter de la décision américaine de reconnaître El-Qods comme capitale d'Israël, a-t-on appris auprès de la Ligue arabe. Merzak Tigrine