Le procès du général à la retraite Hocine Benhadid a été renvoyé, jeudi dernier, par le tribunal de Sidi M'hamed, au 8 mars 2018. Il s'agit du deuxième renvoi du dossier après celui du 19 octobre dernier, alors motivé par la requalification du délit retenu contre l'accusé. Le délit de "participation à une entreprise de déstabilisation de l'institution militaire" a ainsi été requalifié en "outrage à un magistrat fonctionnaire dans des lieux non publics", allusion à la personne du président de la République, en vertu des articles 144 et 145 du code pénal. Ce qui est synonyme d'une amende allant de 200 000 à 500 000 DA, et donc l'acquittement du justiciable. Mais, contre toute attente, le renvoi avant-hier a été, quant à lui, justifié par le changement du président de la chambre en charge de cette affaire. Le magistrat fraîchement désigné à ce poste a, en effet, déclaré en audience que le renvoi de ce procès s'imposait le temps de s'imprégner du dossier du justiciable, le général à la retraite Benhadid, dont il venait tout juste d'hériter. "Je suis tout nouveau à ce poste et je dois donc prendre le temps d'étudier cette affaire avant de la traiter. J'annonce ainsi que le procès est renvoyé au 8 mars prochain", telle a été la décision prononcée par le juge déférant, de ce fait, la levée du contrôle judiciaire imposé au général Benhadid depuis sa mise en liberté provisoire le 11 juillet 2016 pour des raisons de santé. Un prétexte, somme toute, "recevable", concède le collectif défense de Benhadid, composé des maîtres Mustapha Bouchachi, Khaled Bourayou et Abdellah Mechri. Ceci ne change en rien, tout de même, la position de la défense qui dénonce un procès pour le moins "arbitraire". Pour rappel, le général à la retraite a été arrêté et mis sous mandat de dépôt entre le 1er octobre 2015 et le 11 juillet 2016. Son tort ? Il avait osé tenir, via une chaîne de télévision (El-Magharibia) et une radio sur le Net, des propos hostiles au frère du Président, Saïd Bouteflika, au président du Forum des chefs d'entreprise (FCE), Ali Haddad, mais aussi et surtout au vice-ministre de la Défense, chef d'état-major, le général de corps d'armée, Ahmed Gaïd Salah. Farid Abdeladim