La démocratisation de l'accès à Internet ne se fait pas sans danger, notamment pour les enfants. Les suicides provoqués par le jeu morbide de "la Baleine bleue" n'est, en fait, que la partie émergée de l'iceberg. C'est dans ce cadre que les pouvoirs publics comptent inscrire leur démarche pour mieux sensibiliser sur ces dangers, sans pour autant priver l'enfant des loisirs. Même si la tendance est plutôt au constat, il n'en demeure pas moins que la problématique posée nécessite un engagement sérieux de la part des pouvoirs publics qui, à l'heure actuelle, préfèrent discourir. Hier, c'est le ministère de la Solidarité nationale, de la Famille et de la Condition féminine qui a préparé une journée d'étude sur les mécanismes de loisirs pour enfants dans la société algérienne ayant pour thème : "Les loisirs sont un droit pour l'enfant, et le protéger contre les dangers de l'internet est notre devoir." Les ministres des TIC, Houda-Iman Faraoun, des Affaires religieuses, Mohamed Aïssa, et de la Culture, Azeddine Mihoubi, ont été, eux aussi, conviés à cette journée. Dans sa prise de parole, Mme Ghania Eddalia, ministre de la Solidarité, a insisté sur la nécessité de protéger les enfants de plus en plus accros à Internet : "Nous sommes face à une situation délicate, car il s'agit à la fois d'assurer des loisirs à nos enfants, mais également de les protéger d'un danger réel." De son côté, Mohamed Aïssa a souligné que son département est "disponible pour accompagner cette campagne", car "au-delà d'un contenu étranger à nos mœurs, un autre subversif est offert à nos enfants". "Nous devons redoubler d'efforts pour éviter l'endoctrinement à nos enfants, notamment par les cercles terroristes très actifs sur le Net", a-t-il encore dit. Azeddine Mihoubi a indiqué que tous les pays arabes réunis, "n'ont produit que 3% du contenu global de la blogosphère mondiale". Un contenu très en deçà des attentes de ces peuples. D'ailleurs, c'est ce qui les pousse à naviguer à la recherche d'autres contenus. Houda-Iman Faraoun, ministre de la Poste et des Ntic, a souligné que la solution ne réside pas dans le blocage de ces sites, car ils se comptent par centaines, voire par milliers. "Bloquer un site ou une application est aussi une atteinte à la liberté d'expression", a-t-elle dit, appelant à un meilleur usage de l'internet par les parents, seule autorité à même de contrôler les enfants. La ministre de la Solidarité nationale, de la Famille et de la Condition de la femme, Ghania Eddalia, a annoncé l'institution, en 2018, d'un Prix national de la meilleure application de distraction sécurisée pour enfants. Ce Prix qui portera le nom : "La Souris sécurisée" permettra d'"encourager la créativité en matière de production d'applications destinées aux enfants", a-t-elle déclaré. M. M.