La wilaya de Béchar, à l'instar des autres régions du pays, s'apprête à célébrer Yennayer, le nouvel an berbère marquant le début du calendrier agricole chez les Amazighs, dans une ambiance particulière. Yennayer, qui coïncide avec le 12 janvier du calendrier grégorien, est accueilli dans la joie et la convivialité. Dans les marchés populaires des 21 communes de la wilaya, les commerçants proposent, depuis le début du mois de janvier, divers produits et, tout particulièrement, les fruits secs. Pour que la nouvelle année entamée soit plus prospère et la terre plus fertile, il convient de se purifier et de faire le grand nettoyage des lieux. À la veille de cette fête, les femmes nettoient leurs maisons et lavent le linge sale. On obéit également aux lois rituelles, telles que le sacrifice d'un animal sur le seuil de l'année, comme on le fait encore de nos jours sur les fondations d'une nouvelle bâtisse. Le jour J, des mets de circonstance sont préparés : le "mardoud", un plat traditionnel, composé de gros grains de couscous et accompagné d'une sauce épicée à la viande de mouton et aux légumes frais et secs. Les ménagères parfument leur domicile de senteurs de b'khour, alors que les mains et les pieds des enfants sont enduits de henné. Aussi, l'avènement du Nouvel An berbère à Béchar donne lieu à plusieurs manifestations culturelles et sportives. Dans les places publiques, des troupes folkloriques diverses donneront le ton à la fête, rythmée par le baroud, le tbel, qui introduiront les autochtones dans les racines profondes de la culture de cette région du sud-ouest du pays. Dans ces lieux, des produits artisanaux de cuir, d'argent et de laine seront exposés sous des tentes ou khaïmas, gîte habituel de la population nomade. Le thé, élément indissociable de la vie des Bécharis, est servi à différents moments de cette journée. Rachid Roukbi