La chancelière conservatrice Angela Merkel a appelé, hier, les sociaux-démocrates à faire preuve de responsabilité et d'approuver dimanche le principe d'une coalition afin que l'Allemagne puisse enfin avoir un gouvernement stable. "Je table sur le fait que la social-démocratie prendra une décision responsable", a-t-elle dit à Berlin alors que le vote du congrès du SPD, dimanche, pourrait être serré, de nombreux cadres du parti ne voulant pas d'une nouvelle alliance avec Mme Merkel. "Je ne veux pas m'en mêler, mais nous disons tous que nous souhaitons le succès du congrès du SPD c'est-à-dire que nous souhaitons l'acceptation de négociations de coalition, car nous pensons que (...) l'Allemagne a besoin d'un gouvernement stable", a-t-elle ajouté lors d'une conférence de presse avec son homologue autrichien Sebastian Kurz. La chancelière peine à former une coalition pour un quatrième mandat, les législatives de septembre n'ayant dégagé aucune majorité évidente du fait de la percée de l'extrême droite (AFD) qui a encore accentué le morcellement de la Chambre des députés. Après la tenue des pourparlers préliminaires début janvier, le SPD, la CDU de Mme Merkel et ses alliés bavarois de la CSU se sont mis d'accord sur un premier document programmatique commun pour un éventuel futur gouvernement. Celui-ci doit être approuvé par les quelque 600 délégués sociaux-démocrates, dimanche. Or des fédérations régionales du parti et des figures du mouvement ont déjà signifié leur opposition à toute nouvelle grande coalition et au contenu du document. "L'ambiance est à la controverse au SPD", résume Kevin Kühnert, le chef des jeunes du parti et opposant au projet de coalition. La dirigeante des sociaux-démocrates de Bavière, Natascha Kohnen, a estimé que le vote de dimanche sera serré. Si Mme Merkel échoue à former cette coalition, elle pourra tenter de prendre la tête d'un gouvernement minoritaire. À défaut, la tenue d'élections législatives anticipées serait inévitable. R. I./Agences