Les paramédicaux de Béjaïa, qui ont bouclé, hier, leur troisième jour consécutif de la grève cyclique initiée par leur Syndicat autonome (SAP), ne semblent pas prêts à lâcher du lest. En effet, à en croire les dires du secrétaire général du SAP à Béjaïa, et néanmoins membre du bureau national chargé de l'information et de la communication du même syndicat, Rachid Messaoudi, le conflit opposant la corporation paramédicale à son ministère de tutelle se corse davantage, les revendications n'étant pas encore prises en charge. "En dépit des engagements de notre tutelle, consignés dans le procès-verbal (PV) sanctionnant notre dernière réunion à Alger, aucune doléance n'a été satisfaite à ce jour. Et si ça continue comme ça, nous allons droit vers une grève illimitée. C'est ce que nous allons proposer lors de notre conseil national prévu pour samedi prochain", nous a confié, hier, le coordinateur de wilaya du SAP à Béjaïa. Interrogé sur les retombées de ce bras de fer qui s'annonce des plus rudes, d'autant que la justice vient de décréter la grève du SAP "illégale", M. Messaoudi affirme : "Notre syndicat n'a, pour le moment, reçu aucune notification de la part de l'autorité judiciaire. Donc, nous considérons que cette information relève de la rumeur." Revenant sur les points contenus dans la plateforme de revendications de son syndicat, notre interlocuteur évoquera le problème de l'insécurité et la dégradation des conditions de travail au sein des établissements publics de santé. Il citera, à ce titre, le cas des deux infirmières ayant fait l'objet d'agressions physiques à Djelfa et Alger, ainsi que celui de l'aide-soignante de l'EPSP de Seddouk qui, selon lui, s'est vue obligée par la police d'accompagner un enfant de 8 ans souffrant d'une fracture au crâne, qui devait être évacué depuis l'hôpital d'Akbou vers le CHU Khellil-Amrane de Béjaïa. D'après le représentant du SAP, cette aide-soignante ne pouvait que refuser une mission aussi délicate qui ne relève même pas de ses compétences ! "L'évacuation d'un cas pareil devait se faire dans une ambulance médicalisée, et nécessite la présence d'un médecin et d'un infirmier attitré", estime M. Messaoudi, qui tient à "dénoncer ces pressions et intimidations" subies par la corporation des paramédicaux. KAMAL OUHNIA