Connu pour être pourtant un fervent partisan du chef de l'Etat, Amar Ghoul, président de Tajamou Amel El-Djazaïr (TAJ), ne veut surtout pas aller vite en besogne en réitérant la position de sa formation quant à la prochaine présidentielle et une probable candidature du chef de l'Etat pour un 5e mandat. "C'est le congrès qui tranchera cette question", a-t-il répondu, hier, à la question, lors de la rencontre nationale des élus de TAJ tenue à Alger. "La présidentielle est quelque chose de sérieux, de ce fait, le futur chef de l'Etat doit être en mesure de relever les défis qui s'imposent au pays en cette conjoncture de crise économique, de menaces sur la paix et la stabilité interne, sans oublier la situation dans le voisinage", a-t-il dit. Le chef de TAJ a assurément donné une bribe de ce que sera la position de son parti, sauf qu'il lie le soutien de TAJ à un quelconque candidat à celui de l'Etat, donc à un candidat issu d'un consensus entre les différents clans en présence au sein du sérail. "Nous avons accompagné Abdelaziz Bouteflika depuis 1999 et nous sommes toujours fidèles à notre position", a-t-il encore dit, refusant, tout de même, d'appeler Bouteflika à rempiler pour un nouveau mandat présidentiel, comme le fait le FLN d'Ould Abbes. "TAJ dira son mot au moment voulu", a-t-il encore nuancé, assurant que son parti jouera un rôle majeur lors de la prochaine présidentielle. Interrogé sur la guéguerre FLN/RND, Amar Ghoul a souligné que chaque parti est responsable de ses déclarations, rappelant que TAJ prône "une moralisation" de l'action politique et de la vie publique, à travers une charte d'éthique, car, estime-t-il, "ces échanges d'amabilités peuvent être nocifs pour la société et répandent du brouillard sur la scène politique". À propos d'Ahmed Ouyahia dont le discours "défaitiste et fataliste" a été relevé par plus d'un, le président de Taj considère qu'Ouyahia "est un allié" et qu'au nom de la solidarité gouvernementale, "Taj soutient le discours et l'action de l'Exécutif". En réaction à une question relative aux nombreuses grèves et actions de protestation de ces dernières semaines, Amar Ghoul a appelé le gouvernement et les protestataires à privilégier le dialogue. "Il est de la responsabilité des pouvoirs publics, mais également des protestataires de se mettre autour d'une table pour trouver des issues et des réponses aux revendications sociales", a-t-il dit, estimant que ces mouvements "sont le signe d'une bonne santé de la société". Il a mis en garde, par ailleurs, contre la manipulation de la colère citoyenne pour attenter à la stabilité du pays. Concernant la rencontre de son parti, il convient de souligner que 828 élus y ont pris part. Le parti a mis sur pied, selon son président, plusieurs commissions, dont celle chargée de l'encadrement et de la formation des élus, une autre chargée de formuler les propositions du parti sur le code communal et celui de wilaya, d'un conseil national des élus. Lors de cette rencontre, Amar Ghoul a informé que plusieurs élus issus des autres formations ont rejoint Taj. Mohamed Mouloudj