Le président du Conseil d'administration du groupe Elsecom, Abderrahmane Achaïbou, a révélé, hier à Liberté, qu'"Elsecom n'a jamais été convoqué par la justice". "Vous devez savoir que l'Inspection générale des finances (IGF) n'est pas habilitée à qualifier un fait. C'est une institution qui établit des rapports et qui touche pour tous les concessionnaires automobiles. Ces derniers sont, ensuite, transmis aux autorités compétentes. De plus, s'il y a fraude, le dossier est systématiquement envoyé aux tribunaux", explique le patron du groupe Elsecom. Pour lui, le rapport en question ordonné par l'ex-Premier ministre, Abdelmalek Sellal, concernait l'ensemble des opérateurs qui activaient dans le secteur automobile pour faire le point de situation sur les opérations d'importation. Interrogé sur le document publié par le site en ligne TSA, notre interlocuteur a saisi cette opportunité pour, dit-il, "éclairer l'opinion publique", affirmant que "ledit rapport ne concernait que la marque Ford et non le groupe Elsecom". "C'est sur la base de ce document que l'ex-ministre de l'Industrie et des Mines, Abdeslam Bouchouareb, nous a bloqués au niveau du renouvellement des agréments", relève-t-il. Aussi, et selon M. Achaïbou, ce rapport est antérieur à la notification du ministère des Finances, selon laquelle, le groupe Elsecom ne figurait pas sur le fichier national des fraudeurs. En ce sens, il dira que "la réponse du ministère des Finances datait du 7 décembre 2016 alors que ledit rapport remonte à l'époque où nous avons soumissionné à un avis d'appel d'offres de la direction générale de la Sûreté nationale (DGSN) !" Interrogé à ce propos, notre interlocuteur explique que "selon les termes du contrat signé avec le constructeur américain Ford, le paiement se faisait en dollars US, et ce, quel que soit le pays où le véhicule est fabriqué. Pour cet appel d'offres de la DGSN, nous étions contraints, pour réduire les délais d'achat de trois modèles de véhicules de la marque Ford, à savoir Ford Fiesta et 2 Kuga, d'effectuer la transaction chez des revendeurs. Et nous l'avions fait avec la permission du constructeur Ford évidemment. Du coup, nous avons acheté une Fiesta et une Kuga chez Ardasya, en Turquie, et un autre Kuga diesel chez Ford Maroc". Ce qui avait induit des frais supplémentaires pour le groupe Elsecom, selon le patron du groupe Elsecom. "Quand on n'achète pas directement chez le constructeur, le prix est toujours plus élevé. Ce qui est tout à fait normal. D'ailleurs, nous avons gardé tous les documents au niveau du groupe Elsecom", précise-t-il. Aux yeux de notre interlocuteur, "le rapport de l'IGF a été mal interprété par la presse". "Pourtant, le même rapport évoque trois véhicules achetés en dehors du constructeur sous sa permission et non d'autres véhicules." Il précisera, par ailleurs, que l'IGF lui avait notifié que "dans ce cadre, vous nous demandez de clarifier la situation de trois véhicules à l'effet de lever les équivoques qui pénalisent l'activité de votre groupe. En réponse, j'ai l'honneur de porter à votre connaissance les précisions suivantes : les interventions de l'IGF ne peuvent en aucun cas concerner les entités à capitaux privés, ce qui est le cas du groupe Elsecom". D'où cette ultime interrogation de M. Achaïbou sur le refus catégorique de M. Bouchouareb de délivrer les agréments. FARID BELGACEM