Dans le cadre des actions retenues lors du dernier conclave de l'Interwilayas, la Coordination des quartiers et villages de la daïra d'Akbou a organisé, hier, une marche populaire pacifique ponctuée d'une grève générale de trois heures pour revendiquer “la libération immédiate et inconditionnelle des détenus du mouvement citoyen et la satisfaction pleine et entière de la plate-forme d'El-Kseur”. C'est vers 10h que des milliers de citoyens ont afflué vers le cimetière des martyrs, point de départ de la marche, alors que les commerçants s'apprêtaient à baisser rideau. Après avoir barricadé la RN26 et brûlé des pneus sur la chaussée, la marée humaine s'est ébranlée en scandant à gorge déployée “Pouvoir assassin !”, “Assa azekka, Abrika yella yella !”, et en brandissant une banderole sur laquelle on pouvait lire : “Libérez les innocents, arrêtez les assassins”. Après avoir emprunté le pont Guendouza et la route menant vers le lycée Haroun, la longue procession arrivera à la place Berri-Ahcène, où une minute de silence a été observée devant la stèle érigée à la mémoire des martyrs du Printemps noir. Enfin, après avoir sillonné l'artère principale de la ville, la foule gagnera la place Colonel-Amirouche qui abritera le meeting prévu pour la circonstance. Sur les lieux, les manifestants ont observé un sit-in devant le siège de l'APC d'Akbou pour “dénoncer les tenants du pouvoir local”. Muni d'un mégaphone, Sofiane Adjlane, délégué de la même commune, a tenu à fustiger les élus de l'APC qu'il qualifie de “squatters de la mairie” et “le pouvoir qui n'arrête pas de tenter de semer la zizanie au sein du mouvement”. Zahir Benkhellat a, pour sa part, exhorté la population à sortir dans la rue pour sauver les détenus tout en citant Tahar Djaout : “Si tu parles tu meurs, si tu te tais tu meurs, alors, dis et meurs !” Ayant constaté la réussite totale de cette démonstration de rue, les manifestants se sont dispersés dans le calme en réitérant leur slogan : “Ulac smah ulac !” Par ailleurs, dans la même journée d'hier, de nombreux citoyens ont procédé à la fermeture de la RN 26, au niveau de la sortie est de Sidi-Aïch en dressant des barricades, tandis qu'un autre groupe de manifestants s'en est pris au siège de la sûreté de daïra de la même ville en y lançant des projectiles. H. A. E. D. / K. O.