128 familles de Aïn Naâdja, signataires d'une pétition adressée au wali d'Alger, demandent à ce dernier d'intervenir pour mettre fin aux travaux lancés par une coopérative immobilière sur les lieux d'un projet d'aire de jeux et d'une école. Les plaignants que nous avons rencontrés ne manquent pas de pointer le doigt en direction des autorités locales qui ont permis de tels travaux sachant, selon eux, que l'assiette de terrain n'est pas de nature à recevoir ce genre de projet. Ils rappellent, en effet, que ces lieux devaient initialement servir d'assiette à la construction d'une école primaire. Le rapport dressé par les services techniques après étude du sol a révélé que le terrain n'était pas conforme aux normes requises. “Pourtant, expliquent ces citoyens, cela fait trois années que des personnes étrangères à Aïn Naâdja se sont manifestées sur les lieux en faisant valoir des arrêtés d'attribution de lots de terrain en vue du lancement d'une coopérative immobilière.” L'on saura que les habitants de la cité des 128-Logements se sont opposés à ce projet en organisant un rassemblement sur les lieux. La protestation avait apporté des résultats puisque le projet a été carrément stoppé. Toutefois, selon les représentants de cette cité, depuis quelques semaines une personne est régulièrement présente sur les lieux et des travaux de fondations ont même été entrepris. “Ce qui n'est pas conforme aux dispositions de la réglementation en vigueur, du moment qu'aucune indication par plaque n'existe”, feront-ils savoir. Alertés, les habitants l'ont empêché de continuer les travaux. Ils signalent que les fondations effectuées par cette personne sont à l'origine de la destruction des conduites des eaux usées qui remontent à la surface. De même que les trous restés ouverts peuvent constituer un danger réel pour les enfants, observent-ils. Les signataires de la pétition s'interrogent sur l'origine de l'autorisation du lancement des travaux alors que la nature du terrain ne peut servir à un tel projet. En revanche, ils précisent avoir pris attache avec le président de l'APC de Gué de Constantine pour de plus amples informations sur cette affaire. Ce dernier aurait, selon eux, affirmé n'avoir jamais délivré de décisions d'attribution de terrain dans le but d'y ériger des villas. Afin de faire toute la lumière sur ce cas, les citoyens des 128-Logements sollicitent les pouvoirs publics pour diligenter une enquête et prendre éventuellement les mesures à l'encontre des contrevenants. En attendant, ils réclament des mêmes autorités que ce terrain serve de stade et d'aire de jeux pour les jeunes et les enfants de ce quartier qui ont des dispositions avérées pour le sport et notamment le football. Pour notre part, nous aurions souhaité prendre contact avec le maire mais ce dernier était injoignable à plusieurs reprises. Il y a lieu de rappeler que la commune de Gué de Constantine a toujours été confrontée au problème du foncier et des bidonvilles en raison de sa position aux portes de la capitale. Une commune très convoitée où des centaines de familles sont venues s'installer durant la décennie sanglante. A. F.