L'approche du président français pour la Corse est loin d'être du goût des nationalistes de l'île, notamment le parti indépendantiste Corsica Libera. Son président, Jean-Guy Talamoni, a dénoncé, samedi soir, dans un communiqué les discours haineux, provocateurs et méprisants d'Emmanuel Macron cette semaine en Corse, allant jusqu'à parler de révisionnisme et de négationnisme. Corsica Libera a notamment dénoncé l'amalgame offensant visant à mettre les assassins du préfet Erignac au même plan que des terroristes islamistes. Pour rappel, le président français avait dénoncé, mardi dernier, à Ajaccio, à l'occasion du 20e anniversaire de la mort du préfet, la lâcheté de ses assassins, coupables d'un de ces actes de terrorisme, dont la France a eu récemment à subir la barbarie. Face à l'attitude négationniste de la question corse manifestée, selon Corsica Libera, par le chef de l'Etat français, la seule voie permettant de tourner définitivement la page d'un conflit politique vieux de plus de 40 ans est de reconnaître sa dimension éminemment politique. "Et ceci passe en premier lieu par la mise en œuvre du rapprochement sans exclusive pour les prisonniers, y compris les 3 membres du commando Erignac, puis par leur amnistie", insiste le parti indépendantiste. Concernant le statut de résident, défendu par les nationalistes pour réserver le foncier corse aux habitants de l'île depuis au moins 5 ans, Corsica Libera a nié que celui-ci soit une impasse juridique, comme l'a affirmé Emmanuel Macron. "Ce statut existe en Europe, à Bruxelles, aux Iles Aland (Finlande), au Danemark, à Jersey Royaume-Uni) et à Malte", affirme Corsica Libera. Ce dernier a appelé l'ensemble du peuple corse à rester mobilisé et à soutenir ses élus, notamment, pour obtenir l'inscription de la Corse à l'article 74 de la Constitution. Merzak T.