Selon les organisateurs, le nombre de manifestants qui ont répondu à l'appel du Collectif autonome des médecins résidents algériens oscille entre 8 000 et 10 000. Comme attendu, le rassemblement national des médecins résidents a eu lieu, hier, à l'intérieur du CHU Mustapha-Pacha d'Alger. En effet, ils étaient nombreux à rallier, de toutes les régions du pays, le sit-in organisé dans l'enceinte de l'hôpital. Venus des 12 CHU des wilayas du nord du pays, des centaines de futurs spécialistes se sont rassemblés, dès les premières heures, au niveau du rond-point central du plus ancien hôpital du pays. Selon les organisateurs, le nombre de manifestants qui ont répondu à l'appel du collectif autonome des médecins résidents algériens oscille entre 8 000 et 10 000. Le reste était de garde et assurait le service minimum dans leur service respectif. Cependant, d'autres médecins, selon un communiqué diffusé hier par le Camra, ont été empêchés par les services de sécurité de rallier le mouvement de protestation pacifique d'Alger. Cette chasse à l'élite du pays a été, dit-on, une source de motivation pour les contestataires pour rester solidaires et mobilisés jusqu'à la satisfaction de leurs revendications. Ils l'on confirmé, encore hier, par leur civisme exemplaire, leur engagement infaillible et leur organisation irréprochable. Dès 8h30, les contestataires se sont organisés en carrés représentant les 12 centres hospitalo-universitaires. Chaque groupe de manifestants arbore ses banderoles et autres pancartes avant d'entamer une marche impressionnante à l'intérieur de l'enceinte hospitalière. Des haut-parleurs à la main, chaque chef de carré de manifestants clame un slogan, pour être repris en chœur par les blouses blanches. "Jusqu'au bout, jusqu'au bout, les résidents sont toujours debout", "Quelle honte, un ministère sans pouvoir de décision", "Dites aux citoyens qu'on n'a pas les moyens", ou encore "Résidents civilisés, pas besoin de sécurité", scandent synchroniquement les contestataires. À travers ces slogans et bien d'autres, les spécialistes en formation ont dénoncé le manque d'intérêt et l'incapacité du ministère de la Santé à prendre des mesures pour mettre fin à la grève qui perdure depuis deux mois et demi dans les hôpitaux. "La manifestation d'aujourd'hui est le nouveau signal fort en direction du gouvernement qui continue d'ignorer nos revendications. Le gouvernement doit comprendre que nous sommes déterminés à poursuivre le combat jusqu'à l'obtention de nos droits légitimes", soutiendra le Dr Boutaleb, membre de la Camra. Signalons, d'ailleurs, au passage, que l'hôpital était entièrement quadrillé par la police antiémeute. Sous le regard des policiers, les médecins résidents ont marqué une halte en face du bâtiment du CPMC pour observer un sit-in. Après une prise de parole des membres du bureau de la Camra, les contestataires ont observé une longue minute de silence en hommage à leur collègue Djamel Abache, exerçant au service de réanimation du CHU d'Oran, décédé jeudi dernier d'épuisement. À partir de 13h30, les manifestants ont commencé à se disperser pour chercher leurs effets personnels afin d'organiser une veillée de protestation à l'intérieur de l'hôpital jusqu'au petit matin de mercredi, jour de la tenue d'une réunion de travail entre les membres du Camra et les représentants des différents ministères dans le cadre du comité intersectoriel chargé du suivi des revendications des futurs spécialistes. Selon le Dr Belhi, le ministère de la Santé a demandé aux directions des différents hôpitaux de procéder à la ponction sur les rémunérations des résidents en sciences médicales. Hanafi H.