L'appel à la grève lancé par différents syndicats autonomes, regroupés dans l'Intersyndicale et issus de plusieurs secteurs d'activité, a connu hier un suivi mitigé à travers les wilayas du pays, mais il a été marqué par la tenue de sit-in devant les sièges des wilayas et des Directions de l'éducation. Ainsi, à Oran, l'Intersyndicale a organisé dans la matinée un rassemblement devant le siège de la wilaya, qui a rassemblé entre 100 et 150 travailleurs appartenant aux secteurs de l'éducation et de la formation (Snapest, Unpef, SNTE, Satef, Cela), de la santé (Snpsp) et de l'université (Cnes). Selon les responsables de ces syndicats, le mot d'ordre de grève a été largement suivi à travers de nombreux établissements scolaires et les établissements publics de la santé de proximité (EPSP) de la wilaya d'Oran. À Oum El-Bouaghi, une soixantaine de travailleurs affiliés aux syndicats autonomes du secteur de l'éducation nationale, ainsi qu'au Syndicat national des praticiens de santé publique se sont rassemblés en milieu de matinée devant le siège de la wilaya. Le taux de suivi de la grève a été, selon la Direction de l'éducation, de 11,31%. À Boumerdès, la coordination syndicale de l'éducation a enregistré un taux de suivi moyen. Si les représentants des syndicats (Cnapeste compris) qui ont observé un sit-in hier devant l'entrée principale de la wilaya avancent un taux de plus 53%, le secrétaire général de la Direction de l'éducation l'estime quant à lui à 22,75%. À Sidi Bel-Abbès, seuls les syndicalistes du secteur de l'éducation, dont le nombre ne dépassait pas la centaine, ont répondu hier à l'appel de l'Intersyndicale en observant un rassemblement pacifique devant le siège de la wilaya. Par ailleurs, selon Amine Sellay, membre du bureau de wilaya de SNTE, présent lors du sit-in, l'appel de l'Intersyndicale a également eu son impact sur le fonctionnement des établissements scolaires, puisque pas moins de 75% du personnel du secteur de l'éducation ont, selon lui, adhéré à ce mouvement. Mais, pour la Direction de l'éducation, le mouvement a été très peu suivi, avec un taux de 13% seulement. À Skikda, la grève de la coordination des syndicats autonomes a été fortement suivie au niveau du secteur de l'éducation et particulièrement au palier secondaire, contrairement au secteur de la santé et dans l'administration où le débrayage a été presque inexistant. Cependant, des dizaines de travailleurs notamment du secteur de l'éducation étaient présents au sit-in organisé devant le siège de la wilaya. La Direction de l'éducation a communiqué des taux dérisoires de participation pour cette journée de grève (seulement 8,53% d'enseignants des trois paliers ont répondu à l'appel de la grève et 0,13% dans l'administration), selon les chiffres de la direction de l'éducation. Cependant, le coordinateur du Cnapeste, Abdelaziz Hamrouche, nous dira que suite à des obstacles émanant de l'administration, il ne leur a pas été permis de recueillir les taux de participation. À Béchar, des dizaines de fonctionnaires de plusieurs secteurs de la Fonction publique ont organisé, hier, un rassemblement de protestation devant le siège de la wilaya. À Sétif, la grève de deux jours à laquelle a appelé l'Intersyndicale a été suivie par sept structures syndicales de la Fonction publique. Il s'agit de l'Unpef, du Cnapeste et du SNTE, ayant annoncé respectivement une paralysie de nombre d'établissements et un taux de suivi de près de 72% dans le secteur de l'éducation nationale. Quant au Cnes 1 et 2, respectivement pour l'université Ferhat-Abbès (Sétif 1) et Mohamed Lamine-Debaghine à El-Hidhab (Sétif 2), les responsables des syndicats ont avancé un taux avoisinant 60% de l'ensemble des professeurs universitaires exerçant à Sétif. De son côté, la présidente du Syndicat national des praticiens de santé publique, présent notamment au niveau de l'EPSP de Sétif, avance un taux de 90% de l'ensemble des médecins généralistes, dentistes et pharmaciens. Le Syndicat national des travailleurs de la formation professionnelle, qui a annoncé un taux de suivi de 10% à Sétif, a indiqué à Liberté que toutes les structures du secteur ont été touchées par le débrayage. À Bouira, seuls les secteurs de l'éducation et de l'enseignement supérieur ont répondu favorablement à la levée de boucliers de l'intersyndicale. En effet, le secteur de l'éducation nationale a été totalement paralysé par ce débrayage. Selon le coordinateur local du Cnapeste, Benyoucef Djamel, la grève a été "massivement" suivie. Par contre, à Béjaïa, l'appel à la grève nationale n'a pas eu l'écho escompté à travers la wilaya. En effet, dans toutes les institutions publiques, le mot d'ordre de grève générale n'a été suivi que partiellement par les fonctionnaires. À Constantine, les représentants de cinq syndicats de l'éducation et de la santé, à savoir l'Unpef, le Snapest, le Cnapeste, le SNTE et le Snechu, ont observé, hier matin, un sit-in devant le cabinet du wali, en réponse à l'appel à une grève générale, lancé par l'Intersyndicale et qui, rappelle-t-on, a été déclarée "illégale" par la justice. Selon M. Zaïr, représentant du bureau de wilaya de l'Unpef, le débrayage a été largement suivi, seulement au niveau des établissements du moyen avec un taux de 64,73%. Dans le secteur de la santé, par ailleurs, le mouvement de grève a été moyennement suivi, notamment au niveau du CHU, alors que dans certains établissements hospitaliers, la clinique Benkadri entre autres, le personnel médical a massivement répondu à l'appel de l'intersyndicale. À Mostaganem, les membres de l'Intersyndicale composée des affiliés à l'Union nationale des personnels de l'éducation et de la formation (Unpef), le Cnapeste, le Cnes, Snap, etc., adhérents au bureau de la wilaya de Mostaganem, ont tenu, ce mercredi à 10h, un sit-in devant le siège de la wilaya. Le président du bureau de wilaya de nous a déclaré : "Nous sommes aujourd'hui ici pour défendre les droits légitimes de nos affiliés car les voies du dialogue ont été rompues et la situation a atteint un point de non-retour." À Tizi Ouzou, un rassemblement, à l'appel du bureau national de l'intersyndicale, a été organisé hier devant le siège de la wilaya de Tizi Ouzou. Devant l'entrée principale de l'édifice, les syndicalistes ont exprimé leur ras-le-bol en criant notamment "la dignité n'a pas de prix". Rencontré sur place, le secrétaire général du Satef, Boualem Amoura, soulignera : "Nous marquons par ce sit-in la grève nationale organisée à l'appel de l'intersyndicale." CORRESPONDANTS