La ministre de l'Education nationale, Nouria Benghabrit, a assuré, hier, au deuxième et dernier jour de la grève déclenchée par l'Intersyndicale de l'éducation que toutes les dispositions seront prises pour assurer la continuité de la scolarisation et le rattrapage des cours. L'annonce se conjugue à la décision prise, il y a quelques jours, de tenir les examens trimestriels le 25 février prochain en dépit du retard, de presque un mois, des cours dus à la grève illimitée du Cnapeste. Une question sur laquelle Nouria Benghabrit a tenu à rassurer élèves et parents d'élèves, notamment les élèves en classes d'examen (5e AP, Bem et bac). "Je rassure tous les élèves et les parents que la situation qu'ont vécue nos enfants a été prise en considération", écrit-elle dans un post publié sur son compte Facebook. Nouria Benghabrit a affirmé, en outre, que son département a œuvré pour que "la scolarité des élèves et la poursuite du programme scolaire soient garanties" et que "le principe d'équité soit garanti". Cette annonce, par laquelle la ministre entend signifier qu'elle a encore la maîtrise de la situation de son secteur, va de pair avec la prise de mesures de coercition à l'encontre de certains enseignants grévistes, notamment les licenciements et les interdictions d'accès des grévistes aux établissements scolaires. Par ailleurs, la grève à laquelle ont appelé cinq syndicats de l'éducation (Snapest-Unpef-Satef-Snte-Cela) s'est poursuivie, hier, pour la deuxième journée consécutive, enregistrant un taux de suivi de 79%, ce qui est bien supérieur à celui de la veille, selon les organisations protestataires. Ce que l'on explique de sources syndicales par le fait que "de nouveaux établissements ont rejoint la grève dans nombre de wilayas, ne l'ayant pas fait auparavant par manque d'informations". Un taux qui contraste fondamentalement avec celui de 12,45% avancé la veille par la ministre de l'Education nationale, Nouria Benghabrit. Les mêmes sources proches de l'Intersyndicale de l'éducation indiquent qu'il faudra interpréter ce mouvement comme "un avertissement à la tutelle pour ouvrir le dialogue, faute de quoi, l'Intersyndicale "opterait pour le durcissement" pour faire aboutir ses revendications, a, d'abord, indiqué le secrétaire général du Satef, Boualem Amoura. Ce dernier, qui a estimé que "ce sont, en fait, des revendications faciles à satisfaire", a ajouté que "si la tutelle veut le bien de l'école algérienne et des élèves, on n'aura qu'à se mettre autour d'une table". Il a ensuite estimé que "les chiffres de la tutelle sont faux". "Nous savons tous faire des simulations statistiques. Il y a bien eu des wilayas où nous n'avons obtenu que 30%, mais dans d'autres, il y a eu 86%, aussi, la moyenne dépasse 70%, voire 75%." "Et même si l'on prend le taux de 12,45%, cela veut dire qu'il y a 100 000 enseignants qui ont observé la grève et plus de deux millions d'élèves qui sont dehors", relève, pour sa part, le président de l'Unpef. A. R. [email protected]