La dépouille du moudjahid Hamou Amirouche, arrivée directement des Etats-Unis d'Amérique, a été inhumée, hier, parmi les siens, à Tazmalt, comme souhaité par le défunt lui-même. Il a été accueilli jeudi par des youyous à son domicile, après avoir parcouru dans un cortège silencieux, aux sons de la fanfare des jeunes scouts, tout le centre-ville. Secrétaire particulier du colonel Amirouche, l'immense légende de la Guerre de libération et responsable de la Wilaya III, Amirouche Hamou est resté longtemps discret, presque inconnu, avant de publier, en 2009, un livre autobiographique, Akfadou, un an avec le colonel Amirouche, édité par Casbah Editions. Fils d'un grand militant nationaliste dont la vie était confondue avec le mouvement national, depuis l'Etoile nord-africaine, Hamou Amirouche s'est très tôt engagé dans la lutte de Libération nationale. Il s'est retrouvé, par un heureux hasard, aux côtés et parmi les plus proches collaborateurs de l'illustre colonel de la Wilaya III, grâce à qui il a eu, comme beaucoup de jeunes combattants, la chance d'avoir un parcours d'universitaire. Il a constitué, pour ainsi dire, "une preuve vivante" de la grandeur, de l'intelligence et du caractère visionnaire de ce chef militaire, cauchemar de l'armée française, et qui tord le cou à l'image longtemps véhiculée et nourrie à dessein, d'un Amirouche, sanguinaire et anti-intellectuel. Universitaire et chercheur, Hamou Amirouche avait programmé de revenir au pays en mars pour une conférence, et spécialement à Tazmalt, mais le destin en a décidé autrement. "Un homme de grandeur et de simplicité, en même temps", dira le maire d'Akfadou, qui a tenu à assister et à apporter son petit témoignage, comme beaucoup d'autres élus de la région et de personnalités nationales. Il y avait là, entre autres, Abdelmadjid Azzi, moudjahid et grand ami du défunt, le fils du colonel Amirouche, Nordine, Tarik Mira, des moudjahidine, des élus de la région et beaucoup de citoyens venus de toutes parts. Côté officiel, c'était le désert, hormis un représentant envoyé par l'ONM. Mustapha Yessad