La méthode de la ministre de l'Education nationale, Nouria Benghabrit, qui consiste désormais à prendre les devants, semble isoler le Cnapeste dans sa démarche radicale. La ministre de l'Education nationale, Nouria Benghabrit, a multiplié les rencontres, jeudi, avec différents acteurs qui se sont relayés au siège de son département. À commencer par une dizaine de parlementaires et des représentants de parents d'élèves, reçus à leur demande. "Tous les hôtes de Mme la ministre ont exprimé leur compréhension de la situation qui prévaut actuellement dans le secteur de l'éducation et ont soutenu les mesures prises par la tutelle", est-il noté sur la page facebook de Nouria Benghabrit, avec des images à l'appui. Les mesures, en effet, sont surtout celles en rapport avec la radiation des enseignants qui persistent à faire grève pour une période illimitée. Sans compter les mises en demeure déjà adressées et les décisions toujours en suspens, ils sont 581 enseignants à avoir été radiés de la Fonction publique à Blida, pour l'instant. La ministre de l'Education, qui avait commencé par prendre à témoin l'opinion publique, semble maintenant jouir de la "caution" d'une bonne partie de la société civile, dans sa démarche de non-retour avec le Cnapeste. Dans le sillage de ces décisions, la ministre a également pris les devants pour réparer les dégâts causés par la grève et rattraper le temps perdu. Jeudi, dans la matinée, Nouria Benghabrit a pris part aux travaux des inspecteurs de l'éducation nationale des wilayas de Blida, de Tizi Ouzou et de Béjaïa. À l'ordre du jour : la mise en place du processus de rattrapage des cours et l'agencement des dates d'examens du deuxième trimestre en fonction de l'état d'avancement des cours pédagogiques dans chaque région. "Des séances de rattrapage des cours en retard suite à la grève des enseignants devraient être programmées les samedis matin et les mardis après-midi et durant la première semaine des vacances de printemps", a appris l'APS de sources concordantes du ministère de l'Education et des syndicats du secteur. Aussi, l'inspecteur général de pédagogie au ministère de l'Education nationale, Saïd Bensalem, rapporte la même source, "a fait état d'une circulaire portant avancement des dates des examens du deuxième trimestre pour les trois cycles (du 25 février au 15 mars)". Saïd Bensalem a également précisé que "le ministère de l'Education nationale a laissé aux directeurs des établissements, notamment ceux dont les classes sont nombreuses, la latitude d'entamer les examens du deuxième trimestre à partir de dimanche prochain". Par ailleurs, et en voyant des élèves, visiblement poussés par leurs enseignants, investir la rue pour manifester contre la tutelle, Nouria Benghabrit a pris le soin de leur adresser un message, posté ce jeudi sur sa page facebook : "J'ai conscience que vous êtes doublement pénalisés : non seulement vous n'avez pas eu cours pendant une certaine période, mais vous avez également constaté que vous accumuliez du retard, pendant que des camarades à vous, dont les parents ont les moyens financiers, ont pu se permettre des cours particuliers. J'aimerais rassurer mes élèves que toutes les mesures sont prises pour leur garantir leur droit constitutionnel à l'enseignement, en ayant à cœur le principe d'équité et d'égalité des chances. Nous veillerons à ce qu'il soit effectif, de sorte qu'aucun ne soit lésé." Mehdi Mehenni