Mais c'est quand même incroyable que le stade du 1er-Novembre puisse renaître de ses cendres et rugir comme au bon vieux temps où le fameux Jumbo jet écrasait tout sur son passage et planait allègrement sur les cimes du football algérien et africain. Et pour cause, ils étaient des milliers de supporters kabyles à avoir assiégé littéralement l'antre mythique de la ville des Genêts pour porter aux nues cette JSK qui, décidément, ne veut pas mourir de sitôt ! Il faut dire qu'à Tizi Ouzou, et un peu partout en Kabylie, tout le monde s'était donné le mot pour serrer les coudes et porter à bout de bras une formation kabyle qui semble déterminée à sortir de sa profonde léthargie et à sonner l'heure de la révolte. C'est que, deux heures avant le coup d'envoi de ce match tant attendu JSK-USMBA où la défaite était tout simplement interdite pour les locaux, le stade du 1er-Novembre était plein à craquer car, non seulement les dirigeants kabyles avaient décrété, pour une fois, la gratuité de l'entrée au stade mais voilà qu'ils ont lancé un véritable SOS de détresse pour appeler les fans du club à voler au secours de la citadelle en péril. Déjà, à la veille de ce match délicat face à Bel-Abbès, les joueurs kabyles avaient eu droit à des visites inhabituelles mais ô combien motivantes à l'heure de la dernière séance d'entraînement de la semaine puisque le wali de Tizi Ouzou, Mohamed Bouderbali entouré de dirigeants bien connus, anciens et nouveaux tels que Lakhdar Madjène, Yazid Yarichène ou encore le nouveau président du club Chérif Mellal est venu réconforter les camarades de Malik Raiah en ces temps durs où la mobilisation générale était réellement de mise pour serrer les rangs et aspirer à un grand sursaut d'orgueil. Et, peu avant le coup d'envoi de ce match pas comme les autres, le public aura applaudi à tout rompre l'apparition des anciens joueurs tels que les Iboud, Amara, Adghigh, Medane, Menguelati, Younsi et autres Haffaf de la génération d'or du club kabyle qui ont tenu à effectuer le déplacement pour témoigner leur profond attachement à leur club de toujours qui n'est pas prêt d'abdiquer. On a même vu Chérif Mellal, Yazid Yarichène et Nassim Benabderahmane traverser le terrain, côte à côte, pour rejoindre la tribune officielle et prouver, par là-même, que l'union sacrée venait d'être décrétée en Kabylie pour sauver un temple menacé d'affaissement mais qui tient toujours debout grâce aux milliers de fans tout acquis à la cause et à la sauvegarde de ce patrimoine sacré qui a pour nom la Jeunesse sportive de Kabylie. Dans un tel volcan, les camarades du revenant Essaïd Belkalem ont alors pris le taureau par les cornes pour acculer énergiquement l'adversaire du jour et arracher rageusement trois précieux points pour renflouer la maigre cagnotte, C'est que la JSK n'avait remporté jusque là que deux petites victoires à domicile et que le dernier succès enregistré à Tiz Ouzou remonte au 17 octobre 2017, soit un peu plus de quatre mois sans victoire, tout cela pour rappeler, en fait, que ce troisième succès à la maison valait bien son pesant d'or. "J'avais la chair de poule en voyant ce merveilleux public s'entasser dans les tribunes du stade du 1er-Novembre comme au bon vieux temps et porter aux nues son équipe favorite qui a réagi admirablement sur le terrain pour offrir un bonheur immense au peuple de la JSK" déclarait, en fin de match, Chérif Mellal, qui était visiblement au bord des larmes après cette chaude soirée qui avait vu Benaldjia et ses compagnons se surpasser littéralement pour sortir quelque peu la tête de l'eau. "Si nous continuons à jouer avec une telle rage de vaincre, je suis persuadé que nous allons sauver la JSK d'ici la fin de saison" dira encore Chérif Mellal qui aura savouré longuement son premier succès à la tête de la JSK tout en aspirant au miracle dans les jours à venir ! Mohamed HAOUCHINE