Les agents de la brigade de recherche et d'investigation (BRI) relevant de la Police judiciaire de la sûreté de la wilaya d'Aïn Témouchent ont réussi ce week-end à démanteler un réseau de passeurs composé de six membres. Ces derniers ont été interpellés au moment où ils s'apprêtaient à faire passer des candidats à l'émigration clandestine vers les côtes ibériques. Selon des sources policières, cette opération a été rendue possible grâce à l'exploitation des informations selon lesquelles ces derniers planifiaient une aventure d'émigration clandestine à partir du littoral témouchentois à travers la collecte de sommes d'argent et des équipements nécessaires. La surveillance de leurs mouvements à travers un plan mis en place a donné lieu à l'arrestation des six membres ainsi que la saisie d'un zodiac, d'une boussole, des jerricans pleins d'essence ainsi qu'une somme importante d'argent dont le montant n'a pas été précisé. Les mis en cause seront présentés devant la justice une fois la procédure réglementaire achevée, a-t-on appris de la même source. Ainsi, après avoir été depuis des décennies un lieu de transit pour les différents réseaux de trafic de drogue et de contrebande vers l'intérieur du pays contre le trafic de carburant vers le territoire chérifien, voici que le littoral témouchentois long de 80 kilomètres attire de plus en plus de candidats à l'émigration clandestine grâce à des réseaux de passeurs qui se sont multipliés et implantés rapidement, avec cependant une longueur d'avance sur les services de sécurité dont les garde-côtes qui tentent vaille que vaille de les traquer en multipliant leurs efforts avec comme objectif premier de faire échec à toutes les tentatives de nombreux candidats qu'ils soient originaires de la wilaya d'Aïn Témouchent ou d'autres wilayas ou même des subsahariens qui ont réussi à s'infiltrer jusqu'à la wilaya pour se rapprocher des côtes ibériques. Il faut dire que chaque jour des cadavres de subsahariens, la plupart des cas dans un état de décomposition avancée sont repêchés par les garde-côtes dont la dernière opération de secours d'envergure en date remonte au 22 janvier dernier lorsque 48 migrants subsahariens dont 9 femmes et trois mineurs dont le zodiac était tombé en panne ont été secourus. Il est utile de rappeler que depuis le début de l'année 2018 la mer a rejeté 9 corps de candidats à l'émigration clandestine dont celui d'un ressortissant marocain, ceux de trois africains et de quatre nationaux avec l'identification d'un seul cadavre alors que 162 harragas ont été interceptés. En 2017, les gardes-côtes relevant du groupement de Béni Saf ont repêché 9 cadavres. Face au phénomène qui ne cesse de prendre de l'ampleur, les autorités de la wilaya, à leur tête Mme Ounez Labiba, wali d'Aïn Témouchent, tentent de connaître les raisons qui poussent des personnes, pas uniquement des jeunes, mais bien des familles conscientes du danger qu'elles encourent à fuir le pays, et ce, quel que soit le prix à payer. À ce titre des enquêtes sociales ont été lancées par les services de la Direction de l'action sociale au profit de 9 harragas originaires de la wilaya d'Aïn Témouchent. Des enquêtes qui se sont avérées finalement vaines puisqu'aucun des concernés n'a donné sa véritable adresse aux garde-côtes lors de leur arrestation... pour éviter des démêlés avec la justice. M. LARADJ