Le Parlement éthiopien a entériné, hier, l'état d'urgence décrété le 16 février par le gouvernement. Le décret a été vivement critiqué par plusieurs alliés de l'Ethiopie, dont les Etats-Unis et l'Union européenne. Un premier état d'urgence instauré entre octobre 2016 et août 2017 avait ramené, au prix de milliers d'arrestations, un calme relatif dans le pays, confronté à un mouvement de contestation antigouvernementale sans précédent depuis l'arrivée au pouvoir de l'actuel régime, en 1991. Le mouvement de protestation avait débuté fin 2015 en région oromo (Sud et Ouest), la plus importante ethnie du pays. Il s'était étendu au courant de 2016 à d'autres régions, dont celle des Amhara (Nord). Sa répression a fait au moins 940 morts, selon la Commission éthiopienne des droits de l'Homme, liée au gouvernement. Ces manifestations étaient avant tout l'expression d'une frustration des Oromo et des Amhara, qui représentent environ 60% de la population. R. I./Agences