Le directeur de la santé et de la population de Skikda, Mahieddine Taber, a animé, mardi, une conférence de presse pour apporter ses explications suite à un mouvement de protestation organisé en début de semaine par 12 des 14 chirurgiens généralistes de l'établissement hospitalier Abderezak-Bouhara, qui refusent de pratiquer les césariennes d'urgence. Ces chirurgiens généralistes avaient organisé un sit-in dans cet hôpital pour signifier à la tutelle leur refus de suppléer l'absence de gynécologues. Ces chirurgiens sont montés au créneau parce qu'ils font l'objet de poursuites judiciaires de parturientes au même titre que les sages-femmes et veulent dégager leur responsabilité se considérant non couverts légalement en cas de problèmes. Le DSP a clairement accusé le directeur de l'établissement hospitalier Abderezak-Bouhara et les sages-femmes de complicité avec les chirurgiens pour réorienter les parturientes nécessitant des césariennes vers les cliniques privées. Le DSP accuse ouvertement le directeur de l'EH de n'avoir pris aucune mesure à l'encontre de ces chirurgiens en dépit de l'instruction ministérielle qui les oblige à pratiquer les césariennes d'urgence. Il l'accuse aussi de négligence dans la gestion de l'hôpital. Il fera remarquer que les chirurgiens qui se plaignent du plan de charge des interventions ne pratiquent en moyenne que 3 interventions chirurgicales par mois, contrairement aux chirurgiens des autres hôpitaux de Collo, Azzaba et El-Harrouch qui, en outre, ne refusent pas de pratiquer les césariennes. Invoquant l'absence totale de gynécologues dans la commune de Skikda, il révèle aussi que, du 4 janvier au 4 mars, aucune évacuation vers les établissements hospitaliers n'a été signalée et qu'aucune parturiente n'a été admise, ce qui confirme, selon lui, la complicité entre les sages-femmes et les chirurgiens pour orienter les femmes enceintes vers les cliniques privées, ce qui est considéré comme grave par le premier responsable de la santé dans cette wilaya. Il fera savoir qu'un rapport détaillé sur le comportement des chirurgiens généralistes ainsi que le directeur de l'EH a été envoyé au ministère de tutelle. A. Boukarine