La défaite concédée, avant-hier, par la JSK en déplacement à El-Harrach aura précipité, une fois de plus, la formation kabyle dans une situation très critique. Et pour cause, après la précieuse victoire obtenue tout récemment contre l'USM Bel-Abbès qui avait donné lieu à une belle lueur d'espoir, voilà que cette culbute enregistrée, avant-hier, au stade du 1er-Novembre de Mohammadia face à un autre mal-classé a certainement des conséquences fâcheuses pour la suite du parcours dans la mesure où elle risque d'altérer sérieusement le moral des troupes kabyles. En fait, ce qui est intrigant dans cette sortie négative à El-Harrach réside dans la prestation décevante de tout l'équipage kabyle qui aura sombré corps et âme à l'issue d'un match qu'il ne fallait pas perdre. "Il ne faut pas se voiler la face, nous sommes passés complètement à côté de la plaque car les joueurs ont été perturbés par cette affaire de Coupe d'Algérie et n'ont pas eu la réaction escomptée face à El Harrach", dira après coup l'entraîneur-adjoint, Salem Gaci, qui, aux côtés des deux nouveaux assistants Karouf et Raho, avait la lourde tâche de manager le match en raison de l'absence intrigante du nouvel entraîneur en chef, Youcef Bouzidi, qui n'est toujours pas qualifié pour driver les Canaris du fait que l'ex-entraîneur Nouredine Saâdi n'a toujours pas résilié son contrat à cause d'un contentieux qui lie ce dernier à la direction du club kabyle. Voilà une situation de blocage qui dure malheureusement depuis plus de quinze jours et qui ne fait que compliquer la situation de la JSK du fait que le nouvel entraîneur n'a pas droit au banc de touche et n'a donc pas toute la latitude de diriger un bateau qui va pourtant droit vers la dérive. Si un tel imbroglio a déjà eu des répercussions négatives sur la gestion technique de la formation kabyle, il faut bien admettre qu'une telle impasse semble avoir contrarié sérieusement le nouvel entraîneur de la JSK. Et pour preuve, Youcef Bouzidi n'a pas dirigé les deux séances d'entraînement de lundi et mardi derniers puisqu'il a laissé le soin à Salem Gaci d'assurer l'intérim. Mercredi passé, Bouzidi s'est remis au travail parce que Gaci était retenu par des affaires personnelles mais voilà qu'il ne s'est pas présenté à la traditionnelle conférence de presse d'avant-match et a préféré déléguer ses deux nouveaux adjoints Karouf et Raho pour livrer leurs impressions avant le déplacement périlleux à El-Harrach. N'est-ce pas qu'un tel scénario cachait bien une saute d'humeur qui véhiculait un certain malaise au sein de l'encadrement technique, encore que Bouzidi s'était abstenu d'afficher sa déception et sa grogne à la veille de ce match délicat face à l'USMH. Pis encore, le coach ne s'est même pas déplacé au stade de Mohammedia, ne serait-ce que pour gérer le vestiaire d'avant-match comme il l'a d'ailleurs assuré lors du dernier match JSK-USMBA, et tout cela n'a fait que susciter des interrogations et surtout des spéculations à n'en plus finir puisque des rumeurs de démission n'ont pas tardé à faire leur apparition. "Cette situation regrettable dure depuis plus de quinze jours et il faut bien reconnaître que cela est préjudiciable à mon travail et au rendement de toute l'équipe mais il faut bien admettre que la patience a des limites", s'est enfin exclamé Bouzidi après l'amère défaite concédée à El-Harrach. C'est dire que ce dernier n'est pas du tout content de la tournure des évènements et la direction de la JSK, en tête le président Chérif Mellal, doit régler au plus vite un tel problème pour ne pas envenimer les choses. S'il faut rappeler que l'ex-coach Nouredine Saâdi, qui a signé un contrat de quatre mois qui court jusqu'en fin de saison, a déjà touché deux mois de salaire d'avance et exige désormais ses deux autres mois restants mais le président Mellal estime que "Saâdi a touché deux mois de salaire, soit quatre millions de DA pour une durée de travail de... 35 jours et la commission des litiges doit trancher sur cette affaire". Ceci dit, aux dernières nouvelles, l'on croit savoir que Mellal serait enfin disposé à rencontrer Saâdi hier ou au plus tard aujourd'hui pour tenter d'entrevoir le bout du tunnel et éviter un crise sans précédent à la JSK qui continue, vaille que vaille, de lutter désespérément pour éviter la relégation. Mohamed HAOUCHINE