Le conflit opposant le ministère de la Santé au médecins résidents, qui dure depuis quatre mois, est loin d'être sans conséquences aussi bien sur le fonctionnement "normal" des hôpitaux que sur le système de santé. La dernière mesure prise par les médecins grévistes illustre bien ce constat. L'arrêt de toute activité hospitalière journalière de 8h à 16h pendant les jours ouvrables par les futurs spécialistes commence à se faire sentir dans certains établissements hospitaliers. Cette mesure, qui entre dans la cadre du durcissement du mouvement de grève des résidents, a eu des conséquences directes sur l'activité des services et la prise en charge des malades de beaucoup de structures hospitalières. Le premier hôpital du Centre, qui s'est souscrit à l'arrêt de toute activité hospitalière journalière, est le cas du CHU Mohamed-Lamine-Debaghine de Bab El-Oued où plusieurs services sont réellement perturbés, et ce, depuis mercredi dernier. Le déficit en résidents a, dit-on, engendré des dysfonctionnements dans certains services et une quasi-paralysie dans d'autres. Cette action vient en guise de réponse aux dernières décisions de l'administration des hôpitaux de geler carrément le salaire des résidents qui assuraient jusqu'à la semaine passée le service minimum journalier. Ce qui a, d'ailleurs, garanti un fonctionnement plus ou moins normal de certaines spécialités, notamment chirurgicales. Pour éviter de vivre des situations de dysfonctionnement ou de paralysie des services, la direction du CHU Mustapha-Pacha semble prendre les devants en adressant une note de service aux chefs de service pour prendre les dispositions nécessaires à l'effet de combler le déficit en résidents. "Les résidents ont décidé de durcir leur mouvement en n'assurant plus le travail de 8h à 16h, ce qui risque d'engendrer des dysfonctionnements au sein de l'établissement. En conséquence, et afin de préserver l'activité normale et continue du service, ainsi que la prise en charge correcte des malades, je vous demande avec insistance de prendre toutes les dispositions que vous jugerez nécessaires à l'effet de combler autant que possible le déficit", peut-on lire sur la note de service en question qui en dit long sur l'inquiétude de la direction générale de l'hôpital Mustapha-Pacha. Le directeur général du CHU Mustapha anticipe, ainsi, sur les conséquences inévitables sur les activités du plus grand hôpital du pays. En effet, les 930 résidents que compte le CHU ont décidé à partir de demain, dimanche, de passer à l'action en n'assurant plus l'activité de 8h à 16h. Il faut savoir que les résidents des CHU de Sétif et d'Oran ont cessé d'assurer le service minimum de jour depuis une dizaine de jours dans le cadre du durcissement de leur mouvement. Rappelons que les délégués des 22 établissements hospitaliers du pôle d'Alger ont voté à l'unanimité l'arrêt du service minimum de jour et de maintenir uniquement les gardes de nuit et du week-end. Enfin, la grève des futurs spécialistes a mis à nu les tares et les imperfections du système de santé national qui fonctionne avec une loi de plus 33 ans d'âge. Hanafi H.