En grève ouverte depuis plus de quatre mois, les blouses blanches poursuivent leurs actions de protestation sur le terrain pour faire entendre davantage leur cause. En effet, un nouveau sit-in a été organisé, hier matin, à l'intérieur du CHU Mohamed-Lamine-Debaghine de Bab El-Oued. Des médecins résidents de différentes spécialités ont répondu favorablement à l'appel du bureau du Camra de Bab El-Oued. Ils se sont ainsi rassemblés dans la grande cour, pour dénoncer "les nouvelles pressions exercées" par la direction générale du CHU. Ils ont crié haut et fort leur colère contre les nouvelles "mesures arbitraires" prises par les responsables de l'établissement hospitalier de Bab El-Oued à l'encontre des résidents des quatre paliers. "La direction générale qui continue à exercer sur nous des pressions vient de décider de geler totalement nos salaires. C'est une décision injuste, appliquée à l'ensemble des résidents de notre CHU, depuis déjà un mois. Nous sommes des victimes à l'instar de nombre de nos confrères exerçant dans d'autres structures hospitalières", dénoncera un résident. Selon d'autres membres du Camra, les responsables des établissements hospitaliers concernés ont bloqué le salaire des résidents grévistes : "Nos confrères des CHU de Douera et de Mustapha-Pacha n'ont pas perçu leur salaire. Nos confrères de Beni-Messous n'ont perçu que 15% de leur salaire." Face à "ces nouvelles sanctions" de l'administration de l'hôpital, les représentants du Camra de BEO ont décidé, avec regret, de suspendre l'activité médicale de garde de jour de 8h à 16h. Ils n'assurent, depuis hier, que le service minimum restreint uniquement à l'activité de garde, pendant les grèves, et ce, conformément au décret exécutif n°13/195. "Selon les dispositions du décret de 20 mai 2013, nous sommes tenus d'assurer les gardes de 16h à 8h tous les jours de la semaine et de 8h à 20h et de 20hà 8h les week-ends", conclura notre source. Par ailleurs, en réaction à la mesure prise par leur tutelle de geler leur salaire suite à leur mouvement de grève qui vient d'entamer son 5e mois, les médecins résidents exerçant sur le territoire de la wilaya de Tizi Ouzou ont décidé d'arrêter, à leur tour, le service minimum assuré jusque-là tous les jours de la semaine de 8h à 16h. "Nous avons décidé d'arrêter le service minimum que nous assurions jusque-là tous les jours de la semaine de 8h à 16h. Nous ne maintenons plus que les gardes de nuit et du week-end", nous a expliqué le docteur Benseba, membre du bureau de wilaya du Collectif national des médecins résidents. Cette décision a été prise par les médecins résidents suite au gel de leur salaire par la tutelle, nous a expliqué notre interlocuteur, précisant qu'une note a été adressée dans ce sens à la direction du CHU Nedir-Mohamed qui l'a mise en application puisque les salaires des autres catégories du personnel hospitalier ont été versés jeudi dernier, mais pas ceux des médecins résidents. Au nom de tous les médecins résidents de Tizi Ouzou, le Dr Benseba a tenu à dénoncer l'agression dont ont été victimes, avant-hier, deux médecins résidents du service de chirurgie maxillofaciale du CHU Mustapha-Pacha. H. H./S. LESLOUS