Le club Agora des dirigeants France-Algérie ambitionne de faciliter les contacts et l'implantation d'entreprises françaises en Algérie et également des entreprises algériennes en France. C'est ce qu'a indiqué, hier, le président du Club, Karim Zeribi, lors d'une conférence de presse, organisée à l'hôtel El-Aurassi, en marge d'une visite d'une délégation d'une vingtaine de chefs d'entreprise membres de l'Agora des dirigeants France-Algérie. La délégation a été notamment reçue au ministère du Commerce, de l'Industrie et du Tourisme ainsi que par Mehdi Bendimered, vice-président du FCE et président de la Commission des relations internationales. Karim Zeribi, qui est également président d'Agromed, une entreprise d'importation en Europe de fruits et légumes algériens, affirme que les membres de l'Agora des dirigeants France- Algérie ont "une vision positive de l'Algérie". M. Zeribi a qualifié de salutaire le virage effectué par l'Algérie en matière de stratégie économique. Dans le cadre de cette nouvelle stratégie, Agora des dirigeants France- Algérie veut favoriser les investissements français en Algérie. "C'est le sens de ce voyage", a-t-il souligné. Mais pas seulement. Le club compte prendre en compte la volonté d'entrepreneurs algériens à conquérir le marché européen avec leur produit. "Nous pouvons, en France, être des partenaires des entreprises algériennes", a suggéré le président de l'Agora des dirigeants France-Algérie, indiquant que "la règle 51/49 n'est pas un obstacle pour nouer des partenariats". M. Zeribi souligne qu'il fait partie d'une génération qui ne veut pas regarder dans le rétroviseur. Sa conception, en tant que français et européen, est de vouloir faire "de l'axe franco-algérien, l'axe euroméditerranéen". Pour lui, "c'est un axe incontournable, économiquement et stratégiquement". "Si nous ne sommes pas capables, sur le plan géostratégique et économique, de prendre en compte cette dimension, nous passerons, les uns et les autres, à côté d'un destin économique et de prospérité", a-t-il averti, évoquant la nécessitant de créer un écosystème permettant de nouer des relations entre la France et l'Algérie privilégiées et de confiance. Les membres de l'Agora des dirigeants France- Algérie se sont déplacés en Algérie avec des projets concrets. Ils ont proposé, au ministre du Tourisme, de jouer le rôle d'ambassadeurs de l'Algérie en Europe, particulièrement en France, pour expliquer la démarche algérienne en matière du développement du secteur. M. Zeribi a évoqué la création de groupes de travail, en évoquant l'idée de mobiliser des personnalités françaises, comme Yann-Arthus Bertrand, "pour les qualifier d'ambassadeurs de l'Algérie dans le domaine touristique". Par ailleurs, un membre de l'Agora, une femme, a présenté au ministre un projet d'hôtel à Tipasa. Le président de l'Agora des dirigeants France-Algérie a plaidé pour la révision par le Quai d'Orsay de sa cartographie sécuritaire. "Quand on voit que le quai d'Orsay a une note plus appréciable dans le champ sécuritaire pour la Mauritanie et pour la Tunisie que pour l'Algérie, il y a de quoi s'interroger", a-t-il estimé. "Nous saisirons notre ministère des Affaires étrangères à notre retour", a annoncé M. Zeribi, qui a été informé de l'ambassade de France que des discussions sont en cours. Le club Agora des dirigeants France- Algérie a estimé que la diaspora est un levier important pour l'Algérie. Il a constaté que l'Algérie communique rarement sur ses atouts. Il évoque l'exemple du retour de l'Algérie au Salon international de l'agriculture de Paris. "Il faut faire beaucoup mieux en terme de marketing", a-t-il soutenu, en s'appuyant sur les compétences des membres de l'Agora. L'Agora des dirigeants France-Algérie est un club composé de PME, d'entreprises innovantes, de start-up, de filiales de grands groupes publics et privés et de cadres dirigeants. Meziane Rabhi