Résumé : La vieille Nafissa avalera sa soupe... Elle aurait aimé manger du pain frais, et Anissa lui promettra de lui en donner dès que possible... En attendant, elle réchauffera du lait et l'exhortera à prendre ses médicaments. La vieille femme ouvrit ses yeux : -Je ne t'ai pas entendu revenir... Anissa lui met un comprimé dans la bouche, avant de rapprocher sa tasse de lait fumante : -C'est du lait chaud, fais attention à ne pas te brûler la langue... La vieille Nafissa but son lait à petites gorgées et avale le deuxième comprimé sans rechigner... -Voilà qui est bien... Maintenant, je vais te laisser te reposer, lance Anissa -Attends... Ne pars pas si vite... La jeune femme dépose sa tasse sur la table basse : -Je suis encore là grand-mère... Tu veux quelque chose d'autre ? -Je veux que tu restes auprès de moi... J'ai... J'ai peur de rester seule, surtout la nuit... Anissa l'aide à se rallonger et remonte les couvertures sur son corps frêle : -Je vais te border jusqu'à ce que tu t'endormes...Ne t'inquiète donc pas... Tel un enfant, la vieille femme referme ses yeux et glisse peu à peu dans le sommeil... Anissa se lève alors et reprend sa tasse avant d'éteindre la lumière et de quitter les lieux. Dans la cuisine, elle rencontre Mourad, qui venait de se servir une assiette pleine de lentilles. -Heu... J'étais avec ta grand-mère, lui lance-t-elle, comme pour s'excuser de l'avoir abandonné à son sort... -Hum... Elle dort ? -Oui... Comme un enfant... Il s'attable et ramène vers lui la corbeille de pain : -Si tu n'aimes pas les lentilles, prend un peu de salade... Anissa tire une chaise et s'assoit... Elle était un peu troublée par la présence de son mari, et craignait toujours sa colère, néanmoins, elle sentit que pour ce soir, il tentait de faire des efforts pour lui être agréable... Elle se sert un peu de salade, et prend un morceau de pain : -Je n'aime pas manger les lentilles au dîner...Cela m'a toujours provoqué des indigestions... -Moi je mange de tout... Elle se tut, et regarde son assiette, puis se met à manger. Un peu plus détendue, elle contemple son mari qui relève les yeux vers elle, avant de demander : -Tu veux savoir ce que je pense de toi, n'est-ce pas ? -Pas du tout... Je... J'étais plutôt en train de penser... -À quoi.. -Heu... Je me disais que ce soir, tu es un peu plus... -Plus serein... -Heu... Oui... Si on veut... Il ébauche un sourire, et se remet à engloutir le contenu de son assiette. Ses gestes étaient emprunts de nervosité. Tout en lui reflétait une personnalité instable. Anissa est tiraillée entre l'envie de lui poser un tas de questions sur son passé et l'appréhension de le voir piquer une crise de nerfs. Elle avait l'impression d'avoir vécu en 24 heures bien plus d'évènements que durant toute son existence. Est-ce vrai qu'elle n'est dans cette famille que depuis la veille ? Et cet homme ? Etait-il réellement ce mari rustre, qui l'avait agressée le matin même ? Zahia mettra fin à ses méditations en pénétrant dans la cuisine : -Ah ! vous êtes là ? -Oui... Nous sommes là, répondit son fils sur le même temps. -Anissa t'a servi à manger ? -Je me suis servi moi-même maman... (À SUIVRE) Y. H.