L'Algérie, qui a toujours accueilli les migrants clandestins en raison de leur situation difficile et pour éviter leur exploitation par les réseaux de trafic et de traite d'êtres humains, ainsi que par des groupes terroristes, s'est conformée aux conventions régionales et internationales en matière de rapatriement des ressortissants étrangers qui résident illégalement sur le sol algérien, dont le nombre a atteint 27 000 migrants entre la période allant de 2014 à 2018, et ce, à la demande de leurs pays d'origine. C'est ce qui ressort de la réponse, donnée jeudi, par le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, Noureddine Bedoui, en séance plénière à l'Assemblée populaire nationale (APN), à une question orale d'un député sur "l'approche du gouvernement concernant le phénomène de la migration". Sonnant telle une réponse sibylline aux organisations non gouvernementales (ONG), qui avaient récemment accusé l'Algérie de procéder aux expulsions massives et à la maltraitance des migrants, M. Bedoui s'est, finalement, expliqué sur les opérations de rapatriement des migrants subsahariens allant jusqu'à accuser ces organisations de vouloir souiller l'image de l'Algérie. "Cette opération se poursuit dans le respect total des droits de l'Homme et de la dignité humaine, conformément aux instructions du président de la République (...) L'Algérie n'a pas coutume de faire étalage des gros moyens qu'elle consacre à la prise en charge de ces migrants, à la garantie de leur sécurité, de leur santé et à la préservation de leur dignité", a répondu M. Bedoui devant les députés. Il affirmera que "l'Algérie ne renoncera jamais à son rôle humanitaire, même dans les conditions les plus difficiles (...) Les migrants en provenance des pays du Sahel sont contraints de se rendre en Algérie et vers d'autres pays, en quête de sécurité et de conditions de vie meilleures". Déplorant l'exploitation par les réseaux criminels de ces migrants dans leurs entreprises criminelles, M. Bedoui a estimé que "ces réseaux menacent notre sécurité et la stabilité de notre société. L'Algérie a consenti beaucoup d'efforts en vue de contrecarrer ces phénomènes. La préservation de la sécurité et de la sérénité publiques est légitime". Concernant les mesures prises par l'Etat algérien pour contrecarrer cette exploitation et la prise en charge des migrants subsahariens, M. Bedoui a indiqué que "plusieurs mécanismes ont été mis en place, dont l'installation de commissions multisectorielles, tant au niveau local que central, chargées du suivi, de la coordination et de la proposition de solutions idoines pour lutter contre ce phénomène, la dotation des wilayas les plus touchées de moyens adéquats et l'affectation d'enveloppes financières considérables pour une meilleure prise en charge des migrants clandestins". Tout en minimisant le fléau des harragas en affirmant que "la migration clandestine depuis l'Algérie concerne une petite catégorie d'Algériens par rapport au grand nombre de migrants clandestins étrangers qui se trouvent en Algérie", M. Bedoui a révélé que "des mesures sécuritaires et administratives ont été prises, à commencer par l'intensification des investigations et des enquêtes sécuritaires, le contrôle périodique des magasins spécialisés dans la vente d'équipements utilisés dans la fabrication des bateaux, ainsi que d'autres mesures en cours d'exécution". FARID BELGACEM