La part des banques privées dans le financement de l'investissement (crédits à moyen et long termes) n'excède pas 7%, selon la Banque d'Algérie. La Banque d'Algérie a relevé, dans sa note de conjoncture sur les tendances monétaires et financières au second semestre 2017, la part insignifiante des banques privées dans les crédits à long terme. "Par maturité et par secteur juridique, l'évolution des crédits en 2017 indique que les banques privées accordent 13,2% des crédits totaux. Mais si leur part dans les crédits à court termes est relativement élevée (31,1%) et en phase, en ce qui concerne les crédits à moyen terme, avec leurs poids dans l'activité bancaire globale à hauteur de 19,7%, elle est, en revanche, insignifiante dans les crédits à long terme (2,1%)", constate la Banque centrale. De plus, ajoute la note de conjoncture, "sous l'angle du financement de l'investissement (crédits à moyen et long termes), les banques privées y sont peu présentes puisque leur part dans ce type de financement n'est que de 7%". Plus globalement, le recours de plusieurs banques au refinancement, à travers les opérations de réescompte à partir du dernier trimestre de 2016 puis les opérations d'open market d'injection de liquidité à partir de mars 2017, ont permis la poursuite de la progression des crédits à l'économie au rythme de 12,2% en 2017 contre 8,7% en 2016, relève la note de conjoncture de la Banque d'Algérie sur les tendances monétaires et financières au second semestre 2017. Les crédits accordés au secteur économique public, rachats de créances non performantes déduits, ont augmenté plus modérément que les crédits au secteur privé (entreprises et ménages) l'année dernière, précise la Banque d'Algérie. Les premiers ont crû de 9,1%, passant de 3 952,2 milliards de dinars à fin 2016 à 4 310,5 milliards de dinars à fin 2017, et les seconds de 15,4%, passant de 3 957,1 milliards de dinars à 4 566,9 milliards de dinars durant la même période. Les crédits accordés aux ménages, essentiellement des crédits hypothécaires, ont atteint 656,9 milliards de dinars à fin 2017 contre 536,6 milliards de dinars à la fin de l'année précédente. La banque évoque la poursuite de la baisse de la liquidité bancaire depuis 2014. Celle-ci est passée de 2 730,9 milliards de dinars à fin décembre 2014 à 1 832,6 milliards à fin 2015, pour atteindre 820,9 milliards à fin 2016 dont 432,6 milliards de dinars au titre du refinancement. La liquidité bancaire s'est ensuite relativement stabilisée après le lancement des opérations d'open market d'injection de liquidités à partir de mars 2017, pour ensuite fortement croître dès novembre 2017, suite à la mise en œuvre du financement non conventionnel. Elle atteint un niveau de 1 380,6 milliards de dinars à fin décembre 2017, soit une croissance de 77% par rapport à son niveau enregistré au premier semestre de la même année. Dans le cadre du financement non conventionnel et à fin novembre 2017, la Banque d'Algérie a procédé à l'achat direct de titres du Trésor pour un montant de 2 485 milliards de dinars dont 300 milliards au titre de l'article n°53 de l'ordonnance 03-11du 26 août 2003 relative à la monnaie et au crédit et 2 185 milliards de dinars au titre de l'article n°45-bis de la même ordonnance. Dans ce dernier montant, 570 milliards de dinars étaient destinés à la couverture des besoins de financement du Trésor pour l'année 2017 et 1 615 milliards de dinars au financement de la dette publique interne et du Fonds national d'investissement. Meziane Rabhi