C'est aux premières lueurs d'un matin de ce mois de mars de la Victoire, qu'a claqué au vent, le premier clap des prises de vues du clip où la dame Nna Djouher Amhis Ouksel incarne la "Résistante", fille de Dihya, la reine berbère et des "Djamilate" de l'Algérie en lutte. C'est aussi sous l'astre qui inonde par le biais du vitrail, les ghorfate (chambres) de qas'r erriyas (Palais des raïs) que le visuel du clip fut éclairé de l'âme de "Tahar Djaout, ce tisseur de lumière" qui enlumina le poème La Résistante du poète Rachid Rezagui et qu'il a déclamé à l'adresse de l'écrivaine Nna Djouher Amhis Ouksel. Ce n'est que du bonheur pour la dame qui burina L'Empreinte de nos chers disparus au Panthéon de la littérature (éditions Casbah). Hymne ou "Achouiq" le poète Rachid Rezagui cisela les mots à l'aurore, où il emprunta à "Assia Djebar la figure de l'aube" les vers de l'éloge qu'il prédestine à la dépositaire de notre patrimoine immatériel : "Avec des larmes de fierté. J'écris ton nom sur la lune. Tu représentes la dignité, le patrimoine et la fortune." Cela dit, la brillance des bijoux berbères de la pédagogue s'est unie à l'excellence de l'image du clip, où l'auditoire juvénile n'avait d'yeux et d'oreilles que pour la dame normalienne qui a tissé la passerelle D'une rive à l'autre où le pont s'accoude d'abord sur La terre et le sang en prélude à l'ascension des Chemins qui montent du regretté Mouloud Feraoun. Et puisqu'on est dans l'essor de l'esprit juvénile, quoi de plus exquis qu'une enfant qui soit à l'accueil sur la s'qifa (atrium) pour souhaiter la bienvenue au porte-voix de la "Voix de nos ancêtres" qui berce Le sommeil du juste, du regretté Mouloud Mammeri. Et à l'offrande d'un bouquet de fleurs de bienvenue, Nna Djouher Amhis Ouksel entonna pour la haie de ces bouts d'choux, Le chant de la sittelle qui fusa telle "une symphonie humaine" au-delà des remparts du Bastion 23 et de l'horizon bleu du rivage de R'mila. Outre qu'il y avait des enfants, il y avait aussi le poète Rabah Haouchine, le journaliste-écrivain Ghebalou Mohammed Cherif aux côtés de Lounis Aït Aoudia qui préside aux destinées de l'Association des amis de la rampe Louni-Arezki. Alors, et droite comme la rigueur de l'enseignante d'antan, Nna Djouher Amhis Ouksel s'est vêtue de l'habit d'une taâssast qui l'a hissé d'emblée au statut d'une dépositaire de la mémoire pour évoquer la littérature du terroir avec la dame de radio Malika Lafere et Nazila la pianiste. D'où elle improvisa une rencontre dans l'ouast-eddar de la bibliothèque, où elle conta l'itinéraire mémoriel de Taos Amrouche qu'elle souhaite qu'il soit ensemencé dans le sol natal au lieu qu'il s'éternise dans l'exil. Du reste, l'istikhbar escorte les paroles de Rachid Rezagui qui déclame en tamazight : "Ce que tu as acquis ne peut disparaître et n'a pas besoin d'être épaulé pour agir. Il est au-dessus de la fortune. Il est lié au passé et éclaire l'avenir. C'est le meilleur refuge pour construire l'âme d'un peuple." À ce propos, le DVD de Nna Djouher Amhis Ouksel, la Résistante sera bientôt dans les bacs des bons disquaires. Louhal Nourreddine