(De g. à d.) Si El Hachemi Assad, secrétaire général du HCA et Kaddour M'Hamsadji, écrivain au cours de la soirée littéraire consacrée à Mouloud Mammeri au Palais de la culture (Alger), samedi 3 juin 2017. cette rencontre s'est révélée une véritable communion de pensée collective, de reconnaissance et de gratitude à l'endroit de Mouloud Mammeri un écrivain fécond, de grande notoriété, un linguiste et anthropologue de référence. Le Palais de la culture Moufdi-Zakaria a connu samedi dernier une soirée particulièrement commémorative et empreinte d'émotion qui a réuni la communauté culturelle de la pensée et du patrimoine dans sa composante d'authentique algérianité.Organisée par le Haut Commissariat à l'amazighité sous le thème «Les magies du Ramadhan» à l'initiative du perspicace et persévérant Si El Hachemi Assad son secrétaire général, cette rencontre s'est révélée une véritable communion de pensée collective, de reconnaissance et de gratitude à l'endroit de Mouloud Mammeri une immensité de savoir universel, un écrivain fécond de grande notoriété, un linguiste et anthropologue de référence. Evoquer la structure de l'homme qui demeurera un repère d'érudition et un visionnaire éclairé d'une autre dimension de par la richesse de son oeuvre multiple et instructive, relève d'une démarche intellectuelle de pédagogie adaptée à l'exploration et à la découverte d'un vaste univers «mammérien». Celui de Mouloud Mamméri qui symbolise un bâtisseur de perpétuation générationnelle de la culture et un semeur laborieux du legs ancestral structurant de la nation algérienne, riche dans sa diversité et pluriel dans son substrat patrimonial. C'est dans une ambiance d'euphoriques retrouvailles, qui a suscité l'éveil de la mémoire d'une assistance captivée et avide de redécouvrir le parcours et l'oeuvre savante d'une source originelle de la connaissance, que des notoriétés de la culture algérienne se sont succédé à la tribune pour développer des interventions et vibrants témoignages qui ont séduit un auditoire très attentif à une rétrospective d'anthologie «mammérienne». La célèbre romancière de la mémoire Djouher Amhis-Ouksel, le doyen de la littérature algérienne Kaddour M'Hamsadji et l'écrivain traducteur de renom Mohamed Sari ont retracé des pans entiers d'une création encyclopédique de rayonnement culturel de Mouloud Mammeri en matière linguistique, anthropologique et cinématographique. En la circonstance, des fragments de souvenirs ont aussi ressurgi pour rappeler que pendant la guerre de libération Mouloud Mammeri a été le rédacteur de la déclaration de l'Algérie combattante soutenue par la délégation du FLN historique lors d'une session décisive sur le problème algérien débattu à la tribune de l'Organisation des Nations unies La poésie était également à ce rendez- vous du recueillement avec une pléiade de versificateurs du cru, à l'image de Rachid Rezzagui qui a déclamé deux poèmes en langue française et tamazight dédiés à Dda l'Mouloud dont la version chantée en un traditionnel et émouvant «achwiq» de profonde méditation et d'affection a séduit toute l'assistance réjouie par la solennité de l'évocation. En cette veillée de Ramadhan, une voix, celle de Madame Chouyoukh Fadéla, d'une infinie tendresse «h'nana» a interprété un madih de louange au prophète (Qsssl) suivi d'un concert de chants liturgiques du terroir plasmodés par la célèbre troupe «Izelwane» de Ghardaïa. L'émerveillement de la soirée fut la découverte d'un artiste surdoué Debiane Mohamed du village de Azzouza où a vu le jour l'architecte de la révolution Abane Ramdane, qui, à l'observation instantanée et en un laps de temps, a réalisé deux superbes portraits expressivement vivants; celui de na l'Djouher Amhis-Ouksel et Si El Hachemi Assad en une heureuse symbolique picturale marquante de l'événement. La Colline oubliée, Le Sommeil du juste, L'Opium et le bâton, La Traversée et tant d'autres écrits qui constituent une constellation lumineuse de l'oeuvre monumentale de Mouloud Mammeri dont la vocation est la pérennisation générationnelle d'un précieux patrimoine d'ancestralité à travers le cycle des âges et du temps. Pour compléter cette rétrospective évocatrice, le romancier dramaturge Kaddour M'Hamsadji, qui fut le secrétaire général adjoint de l'Union des écrivains algériens, de l'Indépendance a tenu à nous confier des fragments de souvenirs d'une étape de sa vie qu'il remémore avec cette intonation d'une poignante affectivité et d'enchaîner ainsi: «Mouloud Mammeri a été un grand écrivain, mais aussi un grand président de l'Union des écrivains algériens entouré au Bureau exécutif, de compagnons célèbres tels Jean Senac, moi-même, Mourad Bourboune et Ahmed Sefta et des 57 membres parmi lesquels Moufdi Zakaria, Kateb Yacine, Malek Haddad et le grand poète Mohamed Laid Khelifa pour ne citer que ceux-là. Partout où il a été à l'étranger il a dignement représenté l'Algérie et fait connaître la richesse de la littérature algérienne. Mouloud Mammeri fut aussi l'humaniste admirablement chaleureux, communicatif, humble et discret qui avait un amour viscéral pour sa patrie, lui qui pratiquait cette pensée de Térence, un célèbre philosophe né à Carthage en 190 avant J.-C.» «Je suis un homme et rien de ce qui est humain m'est étranger» Fin de citation. L. A. A Président de l'Association des amis de la rampe Louni Arezki Casbah