L'ancien président égyptien islamiste Mohamed Morsi est détenu dans des conditions qui ne répondent pas aux normes internationales et pourraient conduire à sa mort prématurée, affirme un rapport publié, hier, par une commission britannique indépendante. Depuis sa destitution par l'armée dirigée alors par Abdel Fattah al-Sissi, élu ensuite président, Mohammed Morsi, 66 ans, a été condamné à un total de 45 ans de prison dans deux affaires - incitation à la violence contre des manifestants fin 2012 et espionnage au profit du Qatar. Il est, aujourd'hui, maintenu à l'isolement 23 heures par jour dans des conditions de détention qui pourraient relever de la torture ou du traitement cruel, inhumain ou dégradant, affirme un rapport d'une commission britannique indépendante chargée d'enquêter sur le sort de M. Morsi. "Nos conclusions sont catégoriques", a affirmé le député Crispin Blunt, président de cette commission, en présentant ce rapport au parlement britannique. "Sur son état de santé, le refus d'un traitement médical de base auquel il a droit pourrait entraîner sa mort prématurée", a-t-il ajouté, alors que l'ancien président Morsi a des antécédents de diabète et d'insuffisance rénale. Selon Crispin Blunt, "l'ensemble de la chaîne de commandement jusqu'au président actuel pourrait être tenu responsable de cette situation". Cité dans le rapport, Abdullah Morsi, fils de l'ancien président, appelle la communauté internationale à dénoncer ces conditions de détention et à faire pression sur le gouvernement égyptien pour qu'il autorise sa famille à lui rendre visite et reçoive un traitement médical. "Nous ne voulons pas qu'il meure en prison", a-t-il insisté. La commission indique avoir construit son rapport sur la base des témoignages disponibles. Elle explique également avoir demandé, en vain, aux autorités égyptiennes de pouvoir rencontrer M. Morsi.