Un ancien combattant algérien, qui avait obtenu le 4 mai de la justice française la revalorisation de sa pension militaire bloquée depuis 1975, n'aura pas la joie d'en profiter, l'homme étant décédé dans le dénuement le plus total il y a trois mois en Algérie, a indiqué vendredi son avocat.“J'ai eu au téléphone la fille de Tahar Saïm, qui m'a annoncé que son père était décédé il y a trois mois en Algérie. Il est mort dans le dénuement le plus total”, a déclaré Me Baghdad Hemaz à la presse. Tahar Saïm, Algérien d'Oran qui avait combattu dans les rangs français pendant la Seconde guerre mondiale, bénéficiait depuis 1975 d'une pension fixée à 76 euros par mois, contre 427 euros pour un ancien combattant français. Le tribunal administratif de Poitiers (centre de France) avait ordonné le 4 mai la revalorisation de la pension avec effet rétroactif à partir du 2 août 1975 et avait donné deux mois aux autorités compétentes pour prendre “toutes les mesures” nécessaires pour compenser les 30 années d'arriérés. Tahar Saïm avait été appelé sous les drapeaux le 20 octobre 1937 et avait combattu jusqu'au 30 juin 1945. Il avait été fait prisonnier de juin 1940 à septembre 1942, et avait ensuite rejoint les Forces françaises libres.