La France aurait dépêché environ 50 officiers de l'armée dans la région de Manbij, en appui aux Kurdes dans le Nord-Ouest, a rapporté le journal turcYeni Safak, dont le pays mène une guerre d'agression dans cette région syrienne en violation du droit international et en toute impunité. "Les officiers français sont arrivés, vendredi, à bord de quatre avions", affirme le quotidien turc, soulignant que cela intervient suite à la rencontre qui a eu lieu la semaine dernière à l'Elysée entre le président français Emmanuel Macron et des Kurdes syriens assimilés par Ankara à des groupes terroristes pour justifier ses massacres de cette communauté aussi bien en Turquie qu'en Irak ou en Syrie. Pour le moment, aucune réaction officielle n'a été enregistrée concernant la véracité de cette information. Si l'information se révélait vraie, cela provoquerait certainement une nouvelle crise diplomatique entre la Turquie et la France, après le dernier clash qui a opposé les dirigeants des deux pays, à propos de la médiation proposée par Paris pour mettre fin à cette guerre turque contre les Kurdes syriens. Pour rappel, le 29 mars dernier, M. Macron a reçu à l'Elysée une délégation venue de Syrie incluant des responsables militaires kurdes mais également des personnalités issues des institutions civiles liées à la coalition arabo-kurde des Forces démocratiques syriennes (FDS) qui ont eu un rôle déterminant dans la victoire de "la coalition internationale anti-jihadiste" contre Al-Qaïda et l'autoproclamé Etat islamique (Daech) en Syrie et en Irak. Lors de cette rencontre, le Président français a assuré les Kurdes du soutien de la France. Ce qui a provoqué une réaction hostile, allant jusqu'aux menaces, de la part d'Ankara qui a affiché sa volonté d'avancer sur Manbij pour mettre fin à toute résistance des Kurdes syriens, facilitant, par ailleurs, la tâche à Damas qui se contente de réactions timides contre cette violation turque de la souveraineté syrienne. "J'aimerais souligner que je suis extrêmement peiné par (...) l'approche totalement erronée de la France à ce sujet", avait déclaré le président turc Recep Tayyip Erdogan lors d'un discours virulent à Ankara. "Qui êtes-vous pour parler de médiation entre la Turquie et une organisation terroriste ?", avait-il lâché, obligeant l'Elysée à se mettre sur la défensive et à expliciter sa démarche, en affirmant que l'armée française ne sortirait pas du cadre de la coalition internationale en Syrie. Lyès Menacer