Résumé : Farida avait oublié l'anniversaire de son fiancé. Confuse, elle tente de se racheter, et demande à ce dernier ce qui pourrait lui faire plaisir. Il proposera leur mariage dans l'immédiat mais elle refuse, en mettant ses ambitions professionnelles en avant. Farida garde le silence. Merouane n'avait pas tort. Ils pourront se marier, et elle poursuivrait sa carrière professionnelle sans encombre. Cependant quelque chose en elle hésitait encore, quelque chose qu'elle n'arrivait pas à saisir. Sa sœur lui chuchote à l'oreille : -Farida, la jeunesse n'est pas éternelle, profite donc des bons moments que t'offre la vie et sache t'accrocher au bonheur de l'existence. Merouane est pressé de fonder son foyer, et tu devrais plutôt t'estimer heureuse d'être tombée sur un homme tel que lui. Je ne comprends vraiment pas tes hésitations ma sœur. Farida hausse les épaules : -Je finirais bien par me lancer dans l'aventure du mariage, ce n'est plus qu'une question de temps. -Combien de temps te faudra-t-il donc pour te décider ? -Je ne sais pas, peut-être quelques mois. -Ou quelques années. -Heu... je n'en sais rien. Laissez-moi donc tranquille. Me suis-je mêlée de vos mariages, moi ? Son aînée pousse un soupir de lassitude et se remet à manger son gâteau. Les enfants, lassés de jouer, retrouvèrent leurs mères, et un brouhaha s'ensuivra lorsqu'ils se mettent tous à parler en même temps. Les hommes se lèvent pour se retirer dans un coin du salon, où la vieille Rosa venait de servir du café. Merouane refuse poliment de se joindre à eux. Il était déçu par la réaction de Farida et s'apprête à quitter les lieux. Cette dernière le suit dans le couloir et lui lancera d'une voix exacerbée : -Pourquoi fais-tu autant d'histoires le jour de ton anniversaire ? Je me suis excusée de mon omission et ce n'était pas une raison de me punir en revenant encore sur un sujet que je pensais déjà clos. -Clos ? Tu veux dire que notre mariage sera reporté jusqu'à ce que tu décides toi-même de le célébrer ? -Heu... ce n'est pas ça, Merouane. -C'est quoi alors ? -Je... je préfère qu'on rediscute de ce sujet plus tard, et ... et pas devant ma famille. Merouane ouvre la porte d'entrée : -Je ne reparlerai plus de ce sujet. Si tu ne veux pas te marier Farida, tu n'auras qu'à me le faire savoir, ainsi je ne vais plus me bercer d'illusions. Sans attendre sa réponse, il s'engage dans les escaliers. Elle le suit des yeux, puis referme la porte. Que va-t-elle donc faire, se demande-t-elle. Elle revient au salon et aide ses sœurs à débarrasser la table et mettre de l'ordre dans la cuisine. Sa mère, fatiguée par sa matinée bien chargée, avait préféré se retirer dans sa chambre. Farida sentit le regard accusateur de ses deux frangine peser sur elle. Elle comprenait maintenant les insinuations de sa mère. La surprise qu'elle lui avait réservée en organisant un déjeuner familial et en invitant Merouane à y prendre part le jour de son anniversaire n'était pas fortuite.