Comme dans tous les ministères, il existe au sein du ministère de la Jeunesse et des Sports une inspection générale. Elle est chargée "d'inspecter, contrôler et gérer l'administration centrale et régionale du MJS. Veiller à la bonne application des textes législatifs concernant la gestion de l'argent public. Améliorer la productivité et l'efficacité du ministère. Pilotage des performances par rapport aux objectifs et aux coûts. Veiller au respect des procédures. Renforcer l'éthique. Interagir directement avec le médiateur. Coopérer avec la Cour des comptes, l'IGF et l'instance de prévention contre la corruption. Veiller à la mise à jour des inventaires du patrimoine et des biens du MJS. Mener des missions ponctuelles et spécifiques à la demande du ministre. Conseiller le ministre en termes de stratégie opérationnelle. Conseiller le ministre en termes d'organisation et d'efficience de la structure. Conseiller le ministre en termes de mise en place de projets structurants et nouveaux processus métiers". Le décret du 14 juillet 2011 fixe les modalités, le champ d'application, ainsi que les missions et le rôle des inspections générales des ministères. Cependant, en raison des scandales multiples qui ont secoué le sport algérien ces dernières années, il y a lieu de s'interroger sur le rôle de cette inspection. Les retards infinis accusés dans la réalisation des enceintes sportives et surtout les surcoûts engendrés, la gestion chaotique et déficitaire de ces enceintes, la corruption dans le domaine du sport (avec tous les rapports qui parviennent au bureau du MJS), le dopage, la violence dans les stades, le marchandage des matches sont autant de raisons qui auraient pu inciter l'inspection du MJS, en collaboration avec la Cour des comptes, l'IGF et l'instance de prévention contre la corruption, à déclencher des enquêtes. Hormis quelques enquêtes, comme celle contre la fédération de karaté-do ou encore plus récemment celle diligentée pour élucider toute l'affaire de l'athlète handisport Fouad Baka, déclaré "non éligible confirmé" en marge du meeting international de Fizaa (Emirats arabes unis), l'inspection générale est restée inactive devant de graves accusations de corruption, de dopage notamment dans le milieu du football ou encore les accusations de détournements des subventions des athlètes pour la préparation des joutes internationales, et pire, les accusations de harcèlement sexuel, à l'image du dernier scandale de la fédération de volley-ball. Il y a quelque temps, l'ex ministre de la Jeunesse et des Sports, El-Hadi Ould Ali, avait porté des accusations contre le COA pour des anomalies constatées dans le dossier des participations de l'Algérie aux Jeux olympiques de Rio et des Jeux africains de Brazzaville. Ould Ali avait réclamé des explications au COA sur les "irrégularités" constatées par son département dans la gestion du dossier de la participation aux Jeux olympiques et aux Jeux africains. "Je répète, il y a bel et bien eu des irrégularités au sujet de l'utilisation des budgets alloués (31 milliards de centimes) par l'Etat pour les derniers Jeux olympiques et les Jeux africains. Nous avons saisi le COA pour une explication, mais nous n'avons rien reçu", a souligné Ould Ali. Ould Ali a même menacé le COA de sanctions : "Nous prendrons des mesures si nous n'avons pas dans les prochains jours des explications, et nous sommes même prêts à organiser une conférence de presse pour informer l'opinion publique sur la teneur de ces anomalies." Depuis, rien n'a été fait pour faire toute la lumière sur cette affaire ou laver le COA de ces soupçons. S. L.