Le Comité olympique et sportif algérien est-il coincé dans son propre ascenseur ? La question mérite tout de même bien d'être posée. Elle est même provoquée par le ministre de la Jeunesse et des Sports, qui veut dire vrai par rapport à ce qui aurait été dit faux par le COA. La gestion du dossier de la participation aux Jeux olympiques et aux Jeux africains n'est pas prête d'être fermée. Il y avait eu pourtant analyses et commentaires sur ce dossier. Tout le monde avait eu sa part de parole, avant, pendant et après le retour de la délégation algérienne des Jeux olympiques et africains. Les professionnels, médias et experts, avaient mis sous les projecteurs les erreurs de gestion qui souvent se faisaient savoir. Mais personne ne semblait réagir aux dénonciations des athlètes et encore moins des envoyés spéciaux. Le ministère voulait tout connaître. Il s'est refusé à toute précipitation dans l'analyse des diverses déclarations. L'ouverture de ce registre surprend, puisqu'il est pour certain déjà oublié et donc classé. Le ministre qui aime la confrontation, préfère laisser les projecteurs allumés sur les dossiers qui fument. Le président du COA Mustapha Berraf, candidat à sa propre succession, a toujours été, selon quelques indiscrétions, l'homme qui a défendu le sport et qu'il serait malade si demain il venait à le quitter. Mais aujourd'hui, ces élections ne se présentent pas forcément sous de très bonnes auspices. Le MJS Ould Ali El Hadi vient de rappeler ce dimanche qu'il avait invité le président Berraf à s'expliquer sur la gestion du dossier de participation de la délégation algérienne aux derniers Jeux olympiques et africains. «Nous avons saisi le COA pour une explication, mais nous n'avons rien reçu». C'est ce qu'il a lâché à Blida en marge de la finale de la Coupe d'Algérie de volley-ball. Cette déclaration fait boule de feu au centre de l'institution. Les concernés vont devoir défaire les affaires et tirer les éléments qui puissent convaincre le ministre que les irrégularités auxquelles il fait allusion, n'existeraient pas. Ce sera donc un dur exercice qu'il va falloir engager au plus vite afin d'éviter la déchirure. Pour l'heure, face à un ministre exigeant, il signe et persiste «il y a eu bel et bien des irrégularités au sujet de l'utilisation des budgets alloués par l'Etat pour les derniers Jeux olympiques et les Jeux africains. Les déclarations faites au lendemain du retour de la délégation sur le territoire national, gardent leur brillance et seraient prêtes à confronter celles du MJS. Le débat des mots se prépareraient à occuper les espaces, l'actualité sportive ne chômerait pas, il va falloir s'attendre à une confrontation sportive, forte intéressante dans la mesure où celle-ci contribuerait et à mettre de l'ordre dans ces dossiers de gestions, tant qu'il est vrai qu'il s'agit des budgets de l'Etat. «Nous prendrons des mesures si nous n'avons pas dans les prochains jours des explications, et nous sommes même prêts à organiser une conférence de presse pour informer l'opinion publique sur la teneur de ces anomalies». Cette réaction fait suite à celle qui a été faite à Constantine en avril dernier où il avait évoqué la non utilisation dans sa totalité de l'enveloppe allouée à la préparation des JO et JA. A cette réaction, comme nous l'avions rapporté dans l'une de nos précédentes éditions, Berraf avait répondu «je n'ai aucun problème avec le MJS. Bien au contraire, le MJS a le droit de me demander des comptes, de même que n'importe quel officiel qui représente l'Etat algérien. Je suis loyal envers mon pays. Au COA, on travaille avec tout le monde pour le bien du sport algérien». Qui aura raison dans ce dossier qui continue à fumer ? Le débat ne fait que commencer.