Le crash de l'avion de transport tactique Iliouchine Il-76, qui reliait l'aéroport militaire de Boufarik à celui de Béchar et qui a fait 257 morts, dont 10 membres d'équipage, est le dernier d'une série noire qu'a connue l'aviation militaire algérienne durant la dernière décennie. C'est le cinquième avion de transport que l'aviation militaire algérienne a perdu après le Lockheed C-130H Hercules (7T-WHQ), qui s'est écrasé sur des habitations de Beni Mered, près de Blida, le 30 juin 2003, causant la mort de 5 membres d'équipage et de 5 civils. Le 19 novembre 2010, le Hercules C130 a connu un incident à son atterrissage à Paris-Le Bourget. L'avion était sorti de piste sans faire de blessé. Deux ans plus tard, soit le 9 novembre 2012, un Casa C-295M s'était écrasé également dans le sud-est de la France, entraînant la mort de 6 personnes (5 militaires et 1 représentant de la Banque d'Algérie). Le 11 février 2014, un autre Lockheed C-130H-30 Hercules immatriculé 7T-WHM s'était écrasé avec 76 personnes à bord, entre passagers et membres d'équipage, près d'Aïn Kercha (Oum El-Bouaghi). Le site Internet spécialisé Menadefense, qui fait état d'une décennie noire pour l'aviation militaire, indique qu'entre 2007 et 2017, il y a eu au total 19 accidents aériens impliquant des appareils militaires algériens, en Algérie ou à l'étranger. Le site avance, pour une période de dix ans, le bilan de 115 personnes qui ont perdu la vie dans des accidents aériens militaires, notamment dans 7 crashs d'hélicoptères (dont 1 de formation), 3 avions de transport, 3 d'entraînement et 8 chasseurs-bombardiers. Le site note aussi que le Mig 29 est de loin l'appareil qui a connu le plus d'accidents : 10 depuis sa réception à la fin des années 90 par l'armée de l'air algérienne, dont 6 durant les 10 dernières années. Il attribue aussi aux conditions météorologiques l'accident du L39 qui s'est écrasé près de Sidi Bel-Abbès en janvier 2010 et le crash de l'avion de transport de l'armée algérienne Casa, qui revenait avec un lot de papier monnaie d'Allemagne, puisque c'est le givre, donc la météo, combiné à une panne de détecteur qui a été mis en cause. Les pannes techniques et les problèmes de maintenance sont à l'origine de 35% des accidents, indique la même source, en citant les accidents de 4 Mig 29 et de 2 hélicoptères, dont celui appartenant à la compagnie Tassili à Alger, et d'un Merlin dû à une erreur de pilotage (câbles électriques invisibles aux jumelles infrarouges) ou d'une erreur de calage altimétrique, conclut-il. A. R. [email protected]