RESUMé : Madjid finit par avoir ce qu'il veut. Il s'installe chez elle le temps de se trouver un appartement à leur goût. Djamila ne pense plus à ses enfants, au qu'en dira-t-on. Madjid a donné un nouveau souffle à sa vie. Elle en a même oublié ses enfants. Un soir, ils viennent lui faire la surprise. En découvrant les enfants de Djamila, Madjid a eu le réflexe de reculer. Il est tout aussi surpris qu'eux. - Qui est-ce Madjid ? demande Djamila depuis la cuisine. - Je crois que tu devrais venir, répond-il, en s'effaçant pour qu'ils puissent entrer. Les regards qu'ils échangent n'échappent pas à Madjid. Djamila arrive et crie de joie en voyant ses enfants. Ces derniers ne sont pas très démonstratifs. - Qui est-ce maman ? Qu'est-ce qu'il fait là ? Djamila très fébrile de surprise et de joie, reste, le temps de quelques secondes, sans voix. Puis elle se ressaisit. - Allons au salon, leur dit-elle. On sera plus à l'aise pour discuter. - Discuter, reprend Salim. Mais de quoi ? Et pourquoi ne réponds-tu pas à mes questions ? - Je vous présente Madjid, dit-elle en s'approchant de lui. C'est, c'est, c'est... Elle ne parvient pas à finir sa phrase. Ses trois enfants sentent que quelque chose leur échappe. Ils sont loin de s'imaginer qu'il puisse être autre qu'un plombier. - Tu as encore des problèmes avec le four ? Il est là pour vérifier la fuite de gaz ? - C'est qui, maman ? l'interroge Nadia. Qu'est-ce qu'il fait ici ? - Il... Il habite ici, lâche Djamila d'un coup. - C'est le fils d'une amie que tu dépannes pour quelque temps ? demande Karim, presque soulagé. Pour eux, il ne peut s'agir que de cela. Ils peuvent imaginer qu'elle puisse aider quelqu'un, le recevoir, mais que ce quelqu'un ait droit à plus, jamais. - Non, non. - Alors, qu'est-ce qu'il fait ici ? - Madjid, dit-elle, en prenant son bras, est... est mon ami. Salim, son fils aîné, éclate de rire. Il croit à une plaisanterie, mais le rire est court en voyant le sérieux de sa mère. Madjid n'avait soufflé mot. Il avait tenu à ce que ce soit elle qui explique sa présence. Si elle avait dit qu'il était plombier, il ne l'aurait pas contredite. Karim est allé dans la salle de bains et a trouvé le panier à linge plein de vêtements d'homme. Il réalise qu'il vit vraiment chez eux. - C'est fou ! Mais qu'est-ce qui t'arrive maman ? Tu as perdu la tête ? - Je suis désolée, répond-elle. Je vous demande d'être compréhensifs et de respecter mon choix. - Ah oui ! rétorque Salim. J'ai l'impression de faire un cauchemar. Je regrette d'être venu. Je crois que je vais repartir, dit-il à l'intention de Nadia qui n'en revient toujours pas. Je ne peux pas rester ici. - Tu as raison, on n'est plus chez nous, autant repartir tout de suite, dit Karim en lançant un regard meurtrier à l'égard de Madjid. Mais la prochaine fois, je ne veux plus te trouver ici. C'est la maison familiale, celle qu'avait achetée mon père. - Ce sera à ta mère de me dire si elle veut ou pas de moi, ose répondre Madjid qui ne s'attendait pas, malgré la tension palpable, à recevoir un coup de poing. Sans l'intervention de Salim et de Djamila, Karim l'aurait encore frappé tant il est hors de lui. (À suivre) A. K. [email protected]