Le Rassemblement pour la Kabylie (RPK) appelle à une "marche unitaire et rassembleuse" à l'occasion de la célébration du 38e anniversaire du Printemps berbère d'Avril 80. Dans un communiqué rendu public hier, ce mouvement, se réclamant "partie prenante de la dynamique citoyenne", souligne que l'objectif de cette marche est "de faire de cet anniversaire un moment de fraternité, de convergence et d'unité de l'ensemble des militants de la cause amazighe dans le respect de la diversité des opinions politiques". Une manière, se défendent les animateurs du mouvement, de "démontrer la réalité de notre culture démocratique forgée par nos traditions et nos luttes politiques". Le mouvement souhaite voir la symbolique de sa démarche "respectée par tous, et tout doit être fait pour mettre en échec la volonté du pouvoir de le récupérer pour ensuite le folkloriser". S'il réaffirme son attachement aux valeurs du Printemps amazigh et s'engage à les perpétuer et à les consolider, le RPK estime, néanmoins, que "l'évolution historique commande, aujourd'hui, d'apporter des adaptations dans la formulation de nos revendications pour éviter les impasses". D'où son jugement que "le combat identitaire, culturel et linguistique n'avancera de manière décisive que si nous intégrons les questions de la redéfinition de la nation algérienne et de la refondation de l'Etat". Le RPK, qui fait sien le slogan "Pour une Kabylie autonome dans une Algérie plurielle et démocratique", considère, ainsi, que "pour sortir de la crise multidimensionnelle, la voie est dans la construction d'un projet politique intégré et novateur". Ce projet, ajoute le RPK, s'il doit nécessairement s'appuyer sur les questions identitaires et culturelles, doit également concerner les préoccupations économiques, sociales et environnementales. D'après le RPK, "la Kabylie aura tout à gagner en se réappropriant les leviers institutionnels pour gérer de manière autonome son avenir et en se dotant en priorité d'un système éducatif propre, sans pour autant tourner le dos aux questions nationales, notamment celles liées aux droits de l'Homme et à la démocratie". Ce projet, juge encore le RPK, ne sera possible que si "la Kabylie se dote d'un gouvernement et d'un Parlement régionaux". F. A.