L'Algérie recèle d'importantes potentialités pour le développement de la production d'huile d'olive. Mieux, notre pays dispose de réelles capacités pour se frayer une place parmi les principaux exportateurs de ce produit. Le Conseil oléicole international (COI) confirme les performances réalisées par la filière algérienne. Il en veut pour preuve les chiffres avancés par l'Instance internationale de contrôle de la production d'huile d'olive qui indiquent que l'Algérie a produit, lors de la saison 2017/2018, 80 000 tonnes, contre 66 700 tonnes en 2016/2017. Ce qui classe notre pays à la 9e place au niveau mondial. Le COI a également mis en exergue le progrès enregistré en matière de production d'huile de table qui a porté l'Algérie à la 3e place à l'échelle mondiale dans ce domaine. Les statistiques émanant du ministère de l'Agriculture précisent que les surfaces agricoles consacrées à l'oléiculture ont atteint, depuis 1999, près de 500 000 hectares au niveau national. "L'Algérie, qui dispose d'immenses oliveraies et d'une main-d'œuvre qualifiée, est capable d'investir le marché international et devenir leader dans l'exportation de cette matière", a déclaré M. Abdelatif Ghedira, directeur exécutif du COI, en marge des réunions du conseil, tenues récemment en Jordanie. Il a qualifié de "très bonne qualité" l'huile d'olive algérienne, en raison de deux facteurs qui sont le climat et la maîtrise des techniques de "fabrication" de ce produit. Cependant, le directeur exécutif du COI a estimé que la production algérienne d'huile d'olive n'était pas suffisante car "étant principalement destinée à la consommation locale". Il se dit, toutefois, convaincu que les "producteurs algériens sont capables d'augmenter la production et le volume des exportations pour investir le marché international, au profit de l'économie nationale, grâce au programme du développement rural adopté par l'Algérie". La présidente de la délégation algérienne dans les réunions du COI, Amroni Massas Haoua, a estimé, pour sa part, que le plan de développement rural "a offert à l'Algérie des capacités en vue d'investir le marché international d'huile d'olive". Cette filière nécessite, néanmoins, affirme-t-elle, une promotion et une valorisation dans notre pays. En effet, de l'avis de la majorité des producteurs, l'huile d'olive, contrairement aux autres filières, telles que le lait, les céréales, la pomme de terre..., ne bénéficie pas suffisamment de soutien de la part des pouvoirs publics. Pour eux, le marché d'huile d'olive reste toujours "phagocyté" par l'informel. Ainsi, des huiles de mauvaise qualité sont importées et vendues à bas prix, environ 300 DA le litre, imposant une concurrence déloyale aux opérateurs locaux. "Avec des capacités de production limitées, il est déjà difficile de satisfaire toute la demande nationale en huile d'olive algérienne, laquelle souffre de la forte concurrence de celles importées auprès des pays voisins méditerranéens en raison de leurs bas coûts", se plaignent-ils. B. K.