Les travailleurs de l'Entreprise nationale de l'industrie de l'électroménager (Eniem), dans la wilaya de Tizi Ouzou, comptent organiser un débrayage de deux heures demain, mercredi 9 mai, devant l'entrée du complexe industriel d'Oued Aïssi pour réclamer des augmentations de leurs salaires, a-t-on appris, hier, à travers une déclaration du syndicat d'entreprise affilié à l'UGTA. Selon les termes de la déclaration, cette demande d'augmentations s'explique par l'érosion du pouvoir d'achat qui a atteint 22% depuis l'année 2014 à ce jour. Or, expliquent-ils, la problématique de la nécessité d'une augmentation salariale a été posée à maintes reprises, notamment en octobre 2017, puis en janvier 2018, et une commission paritaire de négociations a fini par être installée le mois d'avril dernier en vue d'engager les concertations autour de la question, mais en dépit des efforts consentis par la délégation mandatée par le syndicat pour trouver une solution consensuelle, les différents rounds de négociations se sont achevés sur un désaccord. Le refus de l'employeur d'accepter cette demande d'augmentation des salaires a été motivé par la situation précaire de l'entreprise, explique le syndicat pour qui "les difficultés financières de l'entreprise ne sont aucunement de la responsabilité des travailleurs". Avec ces deux positions inconciliables, qui ont déjà débouché sur un dialogue de sourds, la situation à l'Eniem risque de se corser davantage durant les semaines à venir. Ceci d'autant que les travailleurs ne comptent pas lâcher prise en lançant, d'ores et déjà, des concertations avec les instances dirigeantes de leur syndicat à l'effet de décider des actions à entreprendre, et en songeant, en même temps, à saisir les autorités de tutelle, à savoir le président du groupe et les services du ministère à ce sujet. Un appel aux travailleurs a été déjà lancé afin de se mobiliser pour faire aboutir leurs revendications. S. LESLOUS