La localité, qui devrait être la vitrine de toute la région pour les citoyens comme pour les visiteurs, est devenue une ville "moyenâgeuse". Les routes du chef-lieu de la commune et de la daïra de Bouzeguène, à une soixantaine de kilomètres à l'est de Tizi Ouzou, sont dans un état de délabrement critique. Des ornières, des nids-de-poule, des crevasses longent la chaussée en divers endroits et offrent l'image type du village de Bouzeguène des années 60. En fait, la localité de Bouzeguène qui devrait être la vitrine de toute la région pour les citoyens comme pour les visiteurs est devenue une ville "moyenâgeuse" où les routes sont recouvertes de boue en hiver, alors qu'en été, elles dégagent de la poussière à tous vents, à telle enseigne qu'il est pratiquement impossible de siroter un thé sur les terrasses, voire même à l'intérieur des cafés, sans être exposés à la poussière. Quand il pleut, c'est le cauchemar des flaques d'eau sur la route, qui vous éclaboussent à chaque passage de véhicule. S'ensuivent souvent des altercations, parfois même des disputes regrettables entre piétons et automobilistes. Partout dans les quartiers, les routes délabrées empoisonnent la vie quotidienne des citoyens. À cela s'ajoutent les récurrentes fuites d'eau émanant du réseau d'eau potable qui inondent chaque jour la rue principale du chef-lieu communal. Des bulles d'air se dégagent alors du bitume totalement lézardé, faisant croire à des fuites de gaz. Pour les automobilistes comme pour les piétons, c'est le même calvaire et le même constat d'une ville pratiquement laissée à l'abandon depuis plusieurs années. Pis encore, les trottoirs qui sont normalement une propriété publique ne sont plus protégés. Chaque jour qui passe donne lieu à un rétrécissement des trottoirs et ce par la faute de commerçants insouciants qui n'hésitent pas à squatter les espaces à des fins commerciales, au vu et au su des forces de l'ordre. Le béton des constructions privées ne cesse d'allonger ses tentacules et d'envahir peu à peu la chaussée à telle enseigne que ni les arrêtés communaux ni les mises en demeure n'ont mis fin à l'expansion démesurée qui menace les espaces publics. Les entreprises privées chargées de réaliser certains projets de gaz, d'adduction d'eau potable, de passage des câbles de fibre optique ou de canaux d'assainissement sont souvent payées avant l'achèvement des travaux, mais elles s'en vont sans remettre en état les rues défoncées, piétinant ainsi le cahier des charges qui stipule qu'il faut bien réparer la chaussée à la fin des travaux. Cela explique l'absence totale de coordination entre les entreprises et les institutions locales telles que l'APC, Sonelgaz, l'ADE ou encore les services techniques de la commune, de la SUCH ou de l'hydraulique. C'est dire que Bouzeguène restera une commune rurale sans perspective de développement avec le blocage de tous les projets par des oppositions chimériques de citoyens malintentionnés qui miroitent d'hypothétiques dédommagements. Le maire de Bouzeguène en appelle aux pouvoirs publics pour user de leurs prérogatives afin de débloquer cette situation de laisser-aller qui perdure depuis longtemps et d'interpeller les comités de village pour mettre un terme à cette anarchie regrettable qui a gravement déteint sur le cadre de vie de toute la commune, au grand dam de la population locale. Kamel Nath Oukaci